Une façade de l’avenue Van Horne a été démolie, vendredi matin dans Outremont, une semaine après que sa voisine se fut effondrée. La situation soulève des inquiétudes quant à la présence de poussière d’amiante dans le secteur. La Santé publique enquête.

Les façades des deux petits bâtiments résidentiels, situés entre l’avenue De L’Épée et l’avenue Querbes, devaient initialement être intégrées dans un projet d’immeubles de condos actuellement en construction.

Mais le 9 février dernier, la façade du 1128, avenue Van Horne s’est écroulée, heureusement sans faire de blessés. De nombreux débris sont tombés dans la rue et sur le trottoir, entraînant la fermeture de l’artère pendant plusieurs jours. Vendredi, c’est la façade du 1110-1114, avenue Van Horne – un beau cottage de briques centenaire au toit finement ouvragé – qui a disparu.

« La démolition contrôlée du bâtiment s’est déroulée ainsi : les travaux ont débuté à 7 h 30 et la portion subsistante du bâtiment a cédé après quelques minutes d’activités. Aucun des bâtiments voisins n’a subi de dommage lors des activités de démolition », a indiqué l’arrondissement d’Outremont, en rapportant les conclusions d’un ingénieur dépêché sur place.

Swimko, le promoteur immobilier au centre de l’affaire, n’a jamais rappelé La Presse vendredi malgré de nombreuses tentatives de contact.

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La Santé publique analyse la situation

Vendredi, l’arrondissement d’Outremont a confirmé qu’il avait délivré un permis pour la démolition de la seconde façade, puisqu’elle posait un risque imminent d’effondrement.

Le promoteur devait toutefois obtenir le feu vert de la Commission des normes, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) avant de procéder, parce que la façade du 1128, avenue Van Horne était potentiellement faite de tuiles d’amiante. Ces débris jonchaient toujours le sol.

« La CNESST n’a pas autorisé la démolition ni la reprise des travaux pour ce chantier », a indiqué l’organisation, dans un courriel envoyé vendredi en fin d’après-midi. Le chantier fait l’objet d’un ordre d’arrêt des travaux depuis l’effondrement du 9 février. « La CNESST a informé les représentants du maître d’œuvre qu’un rapport sur la caractérisation des matériaux susceptibles de contenir de l’amiante (MSCA) ainsi qu’une méthode de travail sécuritaire, le cas échéant, est toujours exigé avant d’autoriser la poursuite des travaux sur le site. »

« Les inspecteurs de la CNESST assurent un suivi serré de la situation sur le chantier et la Direction de santé publique (DSP) a été informée de la situation », a continué l’organisation.

Sarah Dorner, qui est professeure à Polytechnique, promenait son chien près du chantier lorsqu’elle a entendu la seconde façade tomber. Elle a rapidement quitté les lieux en voyant la poussière se soulever, car elle savait que les débris au sol contenaient de l’amiante. « C’est quand même de l’amiante, ce n’est pas quelque chose qu’on veut respirer, a-t-elle rapporté. Je ne suis pas restée dans le secteur, je suis partie tout de suite parce que ce n’est pas sécuritaire. » Elle a rapporté que rien ne séparait les passants de cette poussière.

« Nous sommes au courant de la situation : une analyse du dossier est en cours », a indiqué la Direction régionale de santé publique de Montréal, par l’intermédiaire de la conseillère aux relations médias Geneviève Paradis. « Nous collaborons étroitement avec eux pour le suivi du dossier afin d’assurer notre rôle de santé publique. »