Le corps d’une femme de 29 ans a été retrouvé en soirée vendredi dans un appartement de Granby, en Estrie. Arrêté quelques heures plus tard, son conjoint a été formellement accusé de meurtre au deuxième degré tard samedi.

Chloé Lauzon Rivard a été retrouvée sans vie lorsque les policiers ont été appelés rue Elgin vers 20 h vendredi. Le corps de la femme portait des marques de violence, a indiqué Louis-Philippe Ruel, porte-parole de la Sûreté du Québec.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE FACEBOOK DE CHLOÉ LAUZON RIVARD

Plus tard en soirée, vers 22 h 30, son conjoint, Michaël Dugas-Farcy, a été appréhendé à 175 kilomètres de là, dans le secteur de Laurier-Station, dans Chaudière-Appalaches.

L’homme de 32 ans a plusieurs antécédents judiciaires, dont des voies de fait et menaces envers une autre femme, en 2021. Il avait été acquitté à la suite des procédures judiciaires.

Le suspect a été rencontré par les enquêteurs pendant une longue partie de la journée samedi avant de finalement comparaître par voie téléphonique. Il a alors été accusé du meurtre au deuxième degré de Chloé Lauzon Rivard.

L’homme a deux jeunes enfants d’une relation antérieure, selon nos informations. Les dernières photos publiées en ligne montraient le couple ensemble à Noël, accompagné des enfants, avec un sapin de Noël et des cadeaux à l’arrière-plan.

Selon les réseaux sociaux de Mme Lauzon Rivard, cette dernière était une artiste et entrepreneure. Dans les dernières années, elle avait notamment commencé à vendre ses produits faits à la main sur une boutique en ligne Etsy.

Elle avait « l’air triste »

Le voisin immédiat de l’immeuble de la rue Elgin, Carlos, était bouleversé par les évènements au passage de La Presse samedi. Selon lui, le suspect habitait le logement, tandis que Mme Lauzon Rivard venait le visiter plusieurs jours par semaine.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Carlos, voisin immédiat de l’immeuble de la rue Elgin

La voiture du suspect n’avait pas été sur les lieux pendant plusieurs jours avant la découverte du corps vendredi, ajoute le voisin. Des colis de livraison à domicile s’étaient accumulés devant la porte du suspect, selon lui.

Les policiers ont dû défoncer une porte pour entrer dans le logement vendredi soir, relate-t-il, encore secoué. L’homme d’origine chilienne, infirmier dans son pays, décrit le suspect comme un homme « agité et excité ». Il n’avait pas de contact rapproché avec son voisin. Quant à Chloé Lauzon Rivard, elle avait souvent « la tête baissée et l’air triste », avait-il remarqué.

« Je n’avais jamais pensé vivre une chose comme ça », déplore Carlos.

Un voisinage ébranlé

Il n’est pas le seul à être ébranlé par la tragédie. Un voisin vivant de l’autre côté de la rue a observé l’intervention policière avec inquiétude vendredi soir. « J’ai tout de suite présumé que c’était grave », a-t-il confié à La Presse.

Il avait déjà entendu des disputes en provenance des logements de cet immeuble, mais ne connaissait pas personnellement le couple. Par contre, selon lui, une intervention de police avec une ambulance avait déjà eu lieu dans le même édifice plus tôt dans la semaine. « Je suis attristé, surtout s’il y avait des signaux d’alarme avant. Je trouve que la violence domestique n’est souvent pas prise au sérieux », déplore-t-il.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

L’immeuble de la rue Elgin

Le drame survient au moment où une jeune femme de Bromont, municipalité voisine de Granby, a raconté à plusieurs médias son passage à tabac par son ex-conjoint le 30 décembre dernier. Son but était de lever le voile sur la violence conjugale.

Au moment de l’agression, elle s’est dit : « ça y est, mon heure est là », a notamment souligné la jeune femme à Radio-Canada.

Avec Vincent Larin, La Presse

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Si vous avez besoin de soutien, si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, contactez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Les Centres d’aide aux victimes d’actes criminels viennent en aide aux proches de victimes d’actes criminels à la suite d’évènements traumatiques : 1-866 LE CAVAC (1 866 532-2822) ou cavac.qc.ca.