Une éducatrice spécialisée qui a exploité sexuellement durant trois ans une élève vulnérable et formait « officiellement » un couple avec celle-ci a écopé d’une peine de trois ans de détention mercredi matin.

Véronie Campeau avait plaidé coupable en mars à des chefs d’accusation de contact sexuel sur une mineure de moins de 16 ans, d’incitation à des contacts sexuels et d’exploitation sexuelle.

La victime, une élève en difficulté, avait 13 ans quand les attouchements ont débuté. Véronie Campeau était alors éducatrice spécialisée dans une école de l’est de Montréal. La femme de 41 ans était en position d’autorité par rapport à l’adolescente, qu’on ne peut nommer en vertu d’une ordonnance de la cour.

« Alors qu’elle aurait dû la soutenir, elle profite de la proximité avec la victime pour engager une relation intime », a souligné la juge Anne-Marie Lanctôt mercredi matin, au palais de justice de Montréal.

Les proches de la jeune victime ont « laissé aller les choses » sans se questionner sur les impacts à plus long terme, indique-t-elle dans sa décision.

La Presse rapportait en effet en mars que de nombreuses personnes, dont la famille de l’élève, savaient que l’éducatrice spécialisée avait des contacts sexuels avec l’adolescente.

« Tous ont baissé les yeux pour différentes raisons », indiquait un rapport policier. La direction de la protection de la jeunesse (DPJ) avait même confié la garde de l’adolescente à Véronie Campeau, qui se faisait alors passer pour une « amie de la famille », selon un document judiciaire.

« Le passage du temps ne met pas à l’abri les délinquants. Le passé finit par les rattraper », a rappelé la juge Lanctôt, saluant le courage de la victime d’avoir dénoncé.

MKarine Lagacé-Paquette représentait le ministère public et MGary Martin défendait Véronie Campeau dans ce dossier.

Avec Louis-Samuel Perron