Un criminel de carrière accusé d’avoir commis un braquage avec une fausse arme à feu dans un appartement de Montréal où se trouvaient plusieurs jeunes enfants a été acquitté sur toute la ligne par le jury jeudi.

Les jurés ont mis moins de deux jours à rendre leur verdict au procès de Darryl Reddick au palais de justice de Montréal. L’homme de 43 ans était accusé d’introduction par effraction dans un dessein criminel, de vol qualifié et d’usage d’une fausse arme à feu. Malgré l’acquittement, il demeure détenu dans d’autres dossiers.

Selon la preuve de la Couronne, deux hommes armés sont entrés dans un logement du quartier Ville-Émard, le 2 septembre 2021. Leur cible était visiblement le propriétaire, Justin Gorisky, qui a lui-même un dossier criminel. Or, celui-ci n’était pas seul. Sa conjointe, deux membres de leurs familles et leurs quatre enfants de moins de 11 ans étaient sur place.

Quand les intrus sont arrivés, Gorisky a rapidement pris la fuite pour appeler le 911, laissant les deux hommes avec sa famille. « J’ai entendu l’arme à feu s’armer derrière ma tête », a témoigné une femme au procès.

« On était terrifiés. J’étais sonné. Je regarde ma femme et mon fils. J’avais des milliers de scénarios dans ma tête », a relaté un autre témoin.

Un des intrus est vite reparti avec un coffre-fort qui se trouvait dans l’appartement.

Selon la Couronne, l’un des intrus était Darryl Reddick, alias « Manny Fresh ». Son complice n’a jamais été identifié. Or, le jury n’a pas été convaincu hors de tout doute raisonnable que Darryl Reddick était l’un des deux hommes masqués. En effet, seul Justin Gorisky était en mesure d’identifier clairement Darryl Reddick. Outre une preuve téléphonique, l’identification de l’accusé reposait donc sur les épaules de Gorisky.

Toutefois, Justin Gorisky n’a vraisemblablement pas convaincu le jury – qui connaissait ses antécédents criminels. En contre-interrogatoire, le témoin clé de la Couronne a même affirmé qu’il aurait accepté de recevoir 10 000 $ pour ne pas témoigner au procès. Il aurait même pu mentir, a-t-il dit.

Le jury ignorait toutefois que Darryl Reddick avait un lourd passé criminel, notamment pour des infractions de vols qualifiés et d’entrées par effraction.

MMarie-Josée Thériault et Me Véronique Warthold ont représenté le Directeur des poursuites criminelles et pénales, alors que MJordan Trevick a défendu l’accusé.