Les pantalons de camouflage sont de retour dans les corridors du palais de justice de Montréal. « Désespérés », les constables spéciaux se tournent vers ce « moyen de visibilité » de nouveau légal pour enjoindre le gouvernement Legault à ratifier leur convention collective.

« C’est une formalité ! Il reste une dernière étape. Il faut que le Conseil des ministres l’entérine. Les constables spéciaux sont en colère. Ils sont vraiment découragés. Le moral est très, très bas », lance Franck Perales, président du Syndicat des constables spéciaux du gouvernement du Québec.

Après plus de trois ans de négociations avec le Conseil du Trésor, les constables spéciaux — les agents de la paix des palais de justice — ont voté à 90 % en faveur d’une entente de principe en juin dernier. Une « très bonne entente », selon Franck Perales.

Or, quatre mois plus tard, la nouvelle convention collective n’a toujours pas été ratifiée par le gouvernement du Québec. Entre-temps, les constables spéciaux « perdent » de l’argent, s’insurge le président du syndicat.

« Le gouvernement fait des économies sur le dos des constables, parce que l’entente de principe prévoit que plusieurs aspects financiers rentreraient lors de l’entrée en vigueur de la convention collective. Il faut que le Conseil des ministres la signe », affirme Franck Perales.

Jusqu’à nouvel ordre, les constables spéciaux porteront ainsi des pantalons de camouflage dans les corridors de palais de justice. Ce moyen de visibilité syndical avait été interdit par le gouvernement Couillard en 2017. Toutefois, la Cour supérieure a jugé que cette loi était inconstitutionnelle, puisqu’elle viole la liberté d’expression et d’associations des agents de la paix.

Cependant, les constables spéciaux ne porteront pas de tels vêtements en salle d’audience afin de respecter une décision du Tribunal administratif du Travail. Un juge pourrait en effet ordonner à un constable de se changer de vêtements, ce qui serait assimilé à du ralentissement de travail.