La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a assuré faire pleinement confiance aux processus d’enquête en cours sur l’incendie criminel qui a fait sept morts, en mars dernier, dans le Vieux-Montréal.

Ce qu’il faut savoir

L’incendie du 16 mars a fait 7 morts, parmi les 22 personnes qui se trouvaient dans l’édifice patrimonial du Vieux-Montréal cette nuit-là, certaines ayant loué un appartement sur la plateforme Airbnb.

Le Service de police de la Ville de Montréal a annoncé le 28 août que le brasier avait été allumé intentionnellement et qu’il menait une enquête pour meurtres.

Le Journal de Montréal a écrit mercredi que des cafouillages policiers retardaient l’enquête et risquaient de compromettre sa conclusion, ce qui a été démenti par le service de police et par la mairesse Valérie Plante.

Aucune arrestation n’a encore eu lieu à la suite de ce drame, alors que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a annoncé en août que le brasier avait été allumé délibérément et qu’il menait dorénavant une enquête pour meurtres.

« Pour les familles qui se demandent ce qui se passe dans ce dossier-là, je veux les rassurer : le SPVM et le Service des incendies ne lésinent pas depuis le début sur les efforts et sur la qualité des ressources. Tout est fait pour s’assurer qu’on trouve les coupables et ce qui s’est passé », a affirmé la mairesse, mercredi, en point de presse à l’hôtel de ville.

Mme Plante réagissait à une nouvelle publiée mercredi dans Le Journal de Montréal, qui rapportait que l’enquête serait minée et retardée par des bavures policières.

« J’ai pleinement confiance que le SPVM et le Service des incendies ont tout fait en suivant les règles et en faisant de leur mieux à partir du jour 1. Je leur fais confiance », a-t-elle poursuivi.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante, mairesse de Montréal

On a mis les tops sur l’enquête. Tous les efforts ont été faits, en raison de l’ampleur du drame humain.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

« Il y a parfois des enquêtes policières qui prennent plus de temps, pour différentes raisons, mais je ne peux pas m’immiscer dans le processus parce que c’est un dossier judiciarisé », a dit Mme Plante.

Le SPVM se défend

« Il n’y a eu aucune bavure ni aucune action illégale de la part des enquêteurs dans ce dossier », a de son côté affirmé l’inspecteur David Shane, du SPVM.

Le service de police a même senti le besoin de publier un communiqué pour rectifier les faits en milieu d’après-midi.

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L’inspecteur David Shane, du SPVM

L’article du Journal de Montréal de mercredi matin soutenait notamment que les enquêteurs des Crimes majeurs du SPVM avaient arrêté un suspect et saisi un téléphone cellulaire sans avoir d’abord obtenu une autorisation auprès d’un juge.

Il était également écrit que l’enquêteur au dossier aurait été inexpérimenté et que « le diable serait aux vaches aux Crimes majeurs ».

« Toutes les règles de droit, les procédures, les meilleures pratiques en matière d’enquête sont respectées dans ce dossier-là, qui a été pris avec tout le sérieux requis dès le jour 1. D’autant plus qu’il s’agit d’un dossier historique à Montréal qui, une fois terminé, va basculer vers une enquête publique du coroner », a ajouté l’inspecteur David Shane.

Une armée d’enquêteurs

Selon nos informations, le responsable de l’enquête sur l’incendie mortel du Vieux-Montréal aux Crimes majeurs du SPVM compte plus de 30 ans d’expérience, dont 22 ans aux homicides.

Pas moins de trois équipes de huit enquêteurs chacune travaillent sur le dossier et, jusqu’à maintenant, des dizaines d’autorisations judiciaires ont été obtenues.

Au début de l’enquête, un individu aurait effectivement été considéré comme un témoin important pendant un certain temps avant d’être arrêté et relâché sans que des accusations soient portées.

Certains enquêteurs auraient été opposés à cette façon de faire, mais cela n’a pas créé de bisbille, selon une source.

« Dans des équipes d’enquête, il y a différentes visions. Les enquêteurs ne sont pas toujours d’accord sur les façons de faire, mais ça finit toujours par se régler. Un homme a été considéré comme un témoin important durant une longue période, mais cela n’a pas eu d’impact », nous a confié celle-ci sous le couvert de l’anonymat parce qu’elle n’est pas autorisée à parler aux médias.

D’après nos informations, le dossier n’a pas encore été soumis à un procureur du Directeur des poursuites criminelles et pénales.

« C’est une enquête criminelle pour laquelle toutes les accusations possibles sont sur la table : homicides, incendie criminel, négligence », a conclu l’inspecteur David Shane.

En plus de l’enquête policière, des poursuites civiles ont été entreprises par des familles de victimes. Le propriétaire de l’immeuble, Émile Benamor, poursuit quant à lui la Ville de Montréal, mettant en cause la politique municipale régissant les édifices patrimoniaux.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.