La pénurie de psychiatres dans l’hôpital lavallois où Abdulla Shaikh, le jeune homme soupçonné du triple meurtre survenu à l’été 2022, avait déjà été dénoncée dans le passé. La situation demeure critique à ce jour, dénoncent des psychiatres.

C’est la situation préoccupante dénoncée dans le cadre de l’enquête publique du coroner visant à faire la lumière sur les meurtres d’André Lemieux, Mohamed Belhaj et Alex Levis-Crevier, le 3 août 2022.

Le suspect Abdulla Shaikh avait été abattu par les policiers la journée suivante. L’homme de 26 ans avait reçu un diagnostic de schizophrénie. Il avait d’ailleurs visité plusieurs fois l’hôpital Cité-de-la-Santé, à Laval, avant que le drame ne survienne.

Or, plusieurs psychiatres avaient déjà fait mention de la pénurie de psychiatres dans l’établissement. Les évènements d’août 2022 « résultent en bonne partie d’un manque de suivi adéquat en externe, en raison d’une pénurie majeure de psychiatres » estime le psychiatre Simon Roussel, dans une lettre adressée à ses patrons du CISSS de Laval.

La situation demeurait critique l’été dernier, selon des médecins du département de psychiatrie. « Les répercussions sont majeures pour les soins et la sécurité des patients », ont-ils écrit au ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant.

Normalement, l’hôpital doit compter 60 psychiatres. En ce moment, ils ne sont que 18, dont 4 avec des allègements de tâches, expliquent-ils.

Laval se trouve en bas de la liste des ratios de psychiatres par 100 000 habitants, déplorent-ils.

L’enquête menée par la coroner Me Géhane Kamel se poursuit jeudi.