L’homme de 49 ans poignardé à mort dans la nuit de lundi à mardi, à Westmount, est Kevin White, un ancien chef de gang jamaïcain qui a longtemps fait la pluie et le beau temps au centre-ville de Montréal.

White aurait été en situation d’itinérance au moment où il a été découvert, à l’angle de l’avenue Atwater et la rue Sainte-Catherine Ouest, peu avant minuit.

On ignore les circonstances du meurtre pour le moment. Personne n’a encore été arrêté. Les enquêteurs des Crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) tenteront également d’établir le mobile du crime.

Depuis au moins la fin des années 80 jusqu’au début des années 2000, White et son gang contrôlaient le trafic de crack autour des habitations Jeanne-Mance, situé dans le secteur des boulevards De Maisonneuve et Saint-Laurent.

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Kevin White vers les années 2000.

Durant les années 90 et 2000, des fusillades avaient éclaté dans ce secteur parce que White et son groupe n’auraient pas voulu s’approvisionner en drogues auprès des Hells Angels et de l’un de leurs gangs subalternes, les Syndicate.

« Au début, White ne voulait pas s’associer avec les motards et il y a eu plusieurs évènements de coups de feu. Ça tirait partout dans le plan Jeanne-Mance. White et son groupe étaient des cibles vivantes. Nous avons assisté à plusieurs rencontres sur des filatures et il y a finalement eu une entente », raconte un ancien policier de l’Antigang du SPVM.

Le quartier général du groupe de White se trouvait dans un hôtel aujourd’hui disparu sur la rue Sherbrooke. Ils avaient également une cache dans le sud-ouest.

« Kevin White était sur écoute et lorsque des contacts aux États-Unis l’appelaient, il répondait en anglais : KT International, comme si son trafic était international », poursuit l’ex-policier.

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Les membres du groupe de White portaient un pendentif affichant les lettres K et T.

White utilisait des membres de sa famille pour effectuer sa comptabilité.

En 2002, les policiers du SPVM ont démantelé son réseau, arrêté 22 personnes et saisi plus de 1000 roches de crack.

En 2016, White a poursuivi l’État pour 1,5 millions après avoir été acquitté d’une tentative de meurtre sur une femme qui avait reçu un coup de feu en plein visage.

En 2019, White a été condamné à six ans d’emprisonnement pour avoir poignardé un homme au centre-ville. Devenu itinérant, il aurait péri dans les mêmes circonstances.

Avec Mayssa Ferah

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