(Montréal) Un ancien cadre du Collège Lionel-Groulx a été arrêté par la police et accusé d’avoir fraudé l’association étudiante du cégep pour près de 1 million de dollars sur une période de sept ans.

Éric Boily, 50 ans, de Saint-Eustache, a été arrêté par l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Il a été remis en liberté dans l’attente de sa comparution, qui doit avoir lieu le 26 septembre au palais de justice de Saint-Jérôme. L’ancien coordonnateur à la vie étudiante du cégep est accusé de fraude à l’endroit de l’association étudiante et d’abus de confiance.

Les enquêteurs, qui ont travaillé en collaboration avec la Sûreté du Québec et la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville, croient qu’il a détourné près de 1 million de dollars entre 2011 et 2018 alors qu’il travaillait au collège de Sainte-Thérèse, dans les Laurentides.

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Éric Boily travaillait comme coordonnateur à la vie étudiante.

L’association étudiante collecte une cotisation de 25 $ par session, dans un établissement d’environ 5900 élèves, ce qui donne un budget avoisinant les 148 000 $ par session. Par voie de communiqué, les représentants étudiants se sont dit heureux des conclusions de l’enquête, car « l’absence de conclusions dans ce dossier avait donné libre cours aux sous-entendus et aux interprétations selon lesquelles des ex-employé. es de l’Association auraient pu être responsables de la fraude ».

« La réputation de l’Association a été ternie auprès de sa communauté étudiante et auprès de l’administration du Collège alors que la nouvelle d’aujourd’hui semble confirmer que la personne responsable de la fraude était un employé du Collège », souligne le communiqué. L’Association ajoute que le café étudiant du cégep a dû fermer par manque de fonds durant la période de la fraude présumée alors que « plusieurs activités étudiantes n’ont pas pu recevoir un financement dont elles auraient pu bénéficier en temps normal ».

Dans la ligne de mire depuis des années

Le Journal de Montréal avait révélé dès 2017 qu’une enquête interne était en cours au sein de l’établissement concernant des dépenses injustifiées sur la carte de crédit d’entreprise prêtée par le cégep à M. Boily et utilisée pour acheter de l’alcool, des billets au Centre Bell et un séjour à l’hôtel en Ontario.

M. Boily s’était défendu à l’époque en assurant qu’il n’avait pas dépensé lui-même les sommes en cause. Il a quitté son emploi en 2019 et travaille depuis comme célébrant de mariages et agent de voyage. L’enquête policière a finalement mis à jour des irrégularités beaucoup plus importantes concernant des sommes qui revenaient de droit à l’association étudiante.

M. Boily et la direction du cégep n’ont pas répondu à une demande d’entrevue de La Presse mercredi.