Arrêté au printemps avec des téléphones cryptés, le caïd Raymond Desfossés est soupçonné par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d’être de nouveau à la tête d’un réseau majeur de trafic de stupéfiants. Le criminel de carrière sera soumis à de strictes conditions une fois sa libération d’office obtenue.

Meurtre au second degré, complot pour meurtre, voies de fait contre un policier : Raymond Desfossés possède de lourds antécédents criminels. Il a même déjà fait feu en direction de policiers. Le caïd de 72 ans était à l’époque le dirigeant d’un réseau d’importation de cocaïne d’envergure internationale.

Associé autrefois au Gang de l’ouest, il était également un acteur de la « guerre des motards » dans les années 1990. Ainsi, il aurait donné plusieurs contrats au tueur à gages Gérald Gallant pour éliminer des individus liés aux Hells Angels, dont Maurice Boucher.

Condamné à 18 ans de pénitencier dans les années 2000, Raymond Desfossés a été libéré d’office en juillet 2017. Il semblait alors s’être éloigné de son passé criminel et disait aspirer à une « vie de retraité ». De plus, il souffre depuis quelques années d’importants problèmes de santé. Or, le vieux caïd semble avoir repris du galon, malgré sa maladie.

Selon une récente décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC), la GRC a observé Raymond Desfossés avec un ancien complice à au moins six reprises dans des lieux publics. Les policiers ont découvert de l’argent et de la drogue chez cet ancien complice, non nommé dans la décision.

Puis, le 9 mai dernier, dans une frappe antidrogue majeure de la GRC, Raymond Desfossés a été arrêté pour avoir violé une condition de remise en liberté. Les policiers ont saisi chez lui environ 70 000 $ et cinq appareils de télécommunication, dont certains étaient cryptés, révèle la CLCC.

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« Même si vous êtes demeuré à l’écart du crime pendant les dernières années, le fait que la GRC vous identifie comme étant de retour à la tête du réseau de trafic est donc inquiétant considérant la gravité des actes que vous avez commis lorsque vous occupiez ce rôle, dans le passé », conclut la Commission.

Comme Raymond Desfossés présente un risque élevé pour la sécurité du public, la CLCC a décidé de révoquer sa libération d’office. Toutefois, le caïd pourra prochainement obtenir à nouveau sa libération d’office, puisque sa peine tire à sa fin. Une fois libéré, il sera assigné à résidence, sans privilèges de sorties, jusqu’à l’expiration de sa peine.

Avec la collaboration de Daniel Renaud, La Presse