L’enfant de quatre ans qui s’est noyé dans une piscine résidentielle de Québec, samedi soir, illustre de nouveau la nécessité pour les adultes d’être « extrêmement vigilants » durant la saison estivale, estime la Société de sauvetage du Québec. À ce jour, cette année 28 personnes ont perdu la vie par noyade, contre 22 à pareille date l’an passé.

« Ça va devoir être confirmé par l’enquête, mais on m’a rapporté qu’il y avait des objets de flottaison dans la piscine, donc des structures ou des ballons. Ça fait partie de nos recommandations de ne jamais installer ou mettre ces dispositifs qui deviennent très attractifs pour les jeunes enfants. L’enfant veut alors aller le récupérer, il est attiré par l’eau, et il tombe dedans. On doit tous être extrêmement vigilants », dit le directeur général de l’organisme, Raynald Hawkins.

Il offre ses sincères condoléances à la famille, mais s’inquiète surtout du manque d’éducation autour des piscines au Québec. « Quand nos enfants apprennent à marcher, on leur dit très tôt qu’ils ne peuvent traverser la rue sans papa ou maman. Eh bien, il faut commencer aussi à éduquer nos enfants dès le jeune âge à l’accès à la piscine également », soutient M. Hawkins.

À Québec, la police enquête présentement sur l’évènement. Vers 21 h 30, samedi soir, un appel a été fait au 911 concernant un enfant tombé dans une piscine, dans l’arrondissement de La Haute-Saint-Charles, à Québec.

Arrivés sur les lieux, les policiers ont amorcé des manœuvres de réanimation sur l’enfant. Ce dernier a été transporté en ambulance, qui était escortée par des véhicules de patrouille, avec l’assistance de la Sûreté du Québec (SQ), afin d’assurer une plus grande rapidité du transport vers un hôpital.

« Malheureusement, malgré les efforts déployés par tous les intervenants, le décès de l’enfant a été constaté à l’hôpital », a indiqué dimanche un communiqué du SPVQ. Les enquêteurs de l’unité des crimes graves ainsi que des techniciens de l’unité d’identification judiciaire ont été dépêchés sur les lieux afin de reconstituer la chronologie des évènements et éclaircir les circonstances entourant ce drame.

Des règles à connaître

Jusqu’ici en 2023, 28 personnes ont perdu la vie par noyade au Québec, contre 22 à pareille date l’an dernier. « C’est une tendance à la hausse, ceci dit on a moins d’évènements, mais plus de victimes au même moment », note Raynald Hawkins, qui cite notamment le naufrage d’Akwesasne ayant coûté la vie à huit migrants, les deux pompiers morts à Saint-Urbain durant les inondations et la sortie de pêche ayant coûté la vie à quatre enfants et un adulte, à Portneuf-sur-Mer.

La majorité de ces noyades étaient encore évitables.

Raynald Hawkins, le directeur général de la Société de sauvetage

On compte environ 80 morts liés à l’eau par année au Québec en moyenne, ce qui est nettement mieux qu’il y a 40 ans, où en comptait environ 200 annuellement. Pour une noyade mortelle, il faut en compter environ quatre autres noyades non mortelles. Résultat : la noyade touche plus ou moins 400 personnes par année.

En tout temps, mais surtout lors de fêtes d’enfants, la société recommande de « désigner un adulte responsable » de la surveillance de la piscine. « Souvent, ce qu’on s’aperçoit, c’est qu’il y a plein d’adultes et tout le monde pense que quelqu’un surveille, mais dans le fond, personne ne surveille vraiment. La majorité du temps, donc, les enfants ont accès à la piscine à l’insu des adultes », note M. Hawkins.

« Dès 2025, toute piscine hors terre ou creusée devra également être inaccessible en tout temps, par le moyen d’une barrière physique, à moins qu’on ait ouvert la piscine. Nous, ce qu’on dit aux gens, c’est de ne pas attendre 2025 pour l’appliquer, cette règle », conclut-il.

Environ la moitié des noyades, au sens global, se produisent lorsqu’un individu est seul et non accompagné par une autre personne. La formation de sauveteur est offerte gratuitement depuis l’automne dernier. De janvier à mars 2023, la Société de sauvetage avait d’ailleurs recensé 40 % d’inscriptions de plus dans les premiers cours pour devenir sauveteur.

Avec La Presse Canadienne