L’auteur de deux agressions sexuelles d’une extrême violence a été condamné à six ans et demi de détention en dépit de son risque « substantiel » de récidive. David Biwota risquait une peine bien plus lourde, n’eût été la longue période de surveillance imposée.

« La peine peut sembler un peu clémente, parce que ça aurait pu être 10 ans, voire 12 ans, mais comme délinquant à contrôler, vous allez être surveillé pendant 10 ans. C’est une longue période », a expliqué le juge Alexandre St-Onge lors de l’imposition de la peine, le 26 mai dernier, au palais de justice de Montréal.

Le juge a pris soin de mettre en garde David Biwota sur la sévérité de cette ordonnance de surveillance de longue durée. « Vous serez fréquemment vérifié, si vous prenez vos médicaments, si vous suivez vos conditions. C’est un fardeau important. Si vous ne respectez pas vos conditions, il y aura des conséquences », a déclaré le juge.

David Biwota a plaidé coupable en décembre dernier à des chefs d’agression sexuelle causant des blessures, d’agression sexuelle grave et de séquestration. Ses deux victimes ont subi un véritable supplice. Puis, en mai dernier, il a reconnu avoir empoigné les fesses d’une agente correctionnelle pendant sa détention.

Souffrant de problèmes de santé mentale, David Biwota peut devenir particulièrement dangereux s’il ne prend pas ses médicaments ou s’il consomme des stupéfiants. En 2016, il avait été déclaré non criminellement responsable en raison de ses troubles mentaux dans une affaire d’agression sexuelle et d’introduction par effraction.

« Il présentait à l’époque un délire mystique dans lequel il entendait la voix de Jésus », indique une expertise psychiatrique.

« Il a besoin d’aide »

Les deux agressions du présent dossier sont à glacer le sang. En mai 2016, il a attaqué, vraisemblablement au hasard, une femme de 63 ans en train de jardiner devant sa maison. Il a projeté la victime au sol, s’est mis à la rouer de coups, allant jusqu’à frapper sa tête contre le sol. Pendant ce temps, il lui touchait les parties génitales. Avec l’énergie du désespoir, la femme a réussi à prendre une petite pelle et à repousser l’assaillant.

Sa deuxième victime, en avril 2020, était une travailleuse du sexe. Après avoir fixé un rendez-vous pour obtenir des services sexuels, David Biwota a tout de suite étranglé la femme avec un câble de type USB. Il l’a ensuite agressée sexuellement tout en la frappant au visage. Une agression extrêmement violente.

Contrairement au dossier de 2016, David Biwota a été jugé responsable criminellement de ses actes. Au moment de plaider coupable, il répétait toutefois être « très malade mentalement » et prendre des médicaments. « Je suis schizophrène. Parfois, des choses dramatiques se produisent et je ne me souviens pas de ce qui s’est passé », a-t-il alors affirmé au juge.

« Il a besoin d’aide. Le rapport dit que s’il ne prend pas de drogue et prend ses médicaments, il est totalement différent. Ça va l’aider », a fait valoir son avocat, MLouis Morena, lors de la dernière audience.

Le juge a entériné la suggestion commune des avocats, en tenant compte de la reconnaissance de culpabilité et de l’aspect santé mentale du dossier. Il a ainsi déclaré David Biwota délinquant à contrôler.

MBruno Ménard a représenté le ministère public.