Un homme qui contrôlait une foisonnante cache de drogue et d’armes à feu dans un appartement anonyme du nord de Montréal a été reconnu coupable sur toute la ligne mercredi au palais de justice de Montréal. Filé par les policiers, le trafiquant s’est fait pincer à vendre un kilo de cocaïne.

La preuve contre le Lavallois de 40 ans était « accablante » et « écrasante », a conclu le juge Thierry Nadon. Ainsi, au terme de quatre ans de procédures judiciaires, Davy Lok a été déclaré coupable d’une quinzaine de chefs d’accusation reliés au trafic de stupéfiants et à la possession d’armes à feu.

Le jugement n’indique toutefois pas si le trafiquant faisait partie d’une organisation criminelle ou s’il travaillait de façon indépendante.

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Davy Lok

Pendant une filature policière en septembre 2018, Davy Lok a été observé en train de livrer un kilo de cocaïne dans une résidence de Laval. Les policiers ont alors découvert dans son véhicule un sac contenant environ 50 000 $, vraisemblablement reçu lors de la transaction. Son véhicule de livraison « regorgeait de choses illégales », illustre le juge.

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Une boîte à lunch rouge remplie d’argent

Dans le coffre arrière de la BMW de Davy Lok se trouvait une boîte à lunch rouge décrite par le juge comme celle que le « commun du mortel amène au travail ». Environ 54 000 $ en liasses de billets de 20 $ et de 50 $ remplissaient la banale boîte à lunch. Des sacs de cocaïne, des enveloppes d’argent et une boîte de compteuse de billets étaient éparpillés dans le véhicule.

Les policiers ont ensuite fouillé l’appartement de Davy Lok, un haut de triplex de la rue Beauharnois, non loin de station de métro Crémazie. Cette « cache » de drogue n’avait ni meuble ni électroménager. Seule une table pliante de plastique trônait dans la cuisine. Les policiers ont mis la main sur 10 kilos de cocaïne. Une telle quantité valait à l’époque des centaines de milliers de dollars.

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Une arme à feu trouvée dans l’appartement de l’accusé

Dans le garde-manger se trouvaient bien en vue une première arme à feu et des munitions. Trois autres armes à feu étaient cachées dans une valise, placée au sol. Une vaste sélection de stupéfiants se trouvaient dans des sacs de plastique ou des contenants dans le garde-manger.

Les policiers ont même trouvé un cahier de comptabilité exposant vraisemblablement les transactions récentes.

La défense a tenté de soulever un doute au sujet de la possession des armes à feu en plaidant que l’ADN de deux autres personnes avait été trouvé sur des mégots de cigarettes dans la cuisine. Or, le juge a rejeté cette thèse. La preuve démontre hors de tout doute que Davy Lok contrôlait cet appartement.

En raison d’une condamnation antérieure, Davy Lok n’avait pas le droit de posséder des armes prohibées. Il avait été condamné à 90 jours de prison en 2014 dans une affaire de stupéfiants.

Le trafiquant risque une longue peine de détention pour de tels chefs d’accusation. Un rapport présentenciel sera produit en vue de la détermination de la peine.

MJustine Denis-Giard et MHan-Catherine Morin représentent le ministère public, alors que MMarc-Antoine Rock défend l’accusé.