L’ex-ingénieur Simon Houle, condamné à un an de prison pour agression sexuelle et voyeurisme, vient d’obtenir sa libération conditionnelle après trois mois derrière les barreaux. Il reconnaît aujourd’hui avoir une « problématique sexuelle ».

« L’affaire Simon Houle » avait provoqué un tollé l’été dernier lorsque l’ex-ingénieur avait bénéficié d’une absolution conditionnelle, une peine très peu sévère, malgré la gravité de ses crimes. La Cour d’appel était venue infirmer cette décision qui s’était attirée de nombreuses critiques en imposant à Simon Houle une peine de 12 mois de prison ferme, en janvier dernier.

Relisez l’article « Simon Houle condamné à un an de prison par la Cour d’appel »

Simon Houle a agressé sexuellement une amie pendant une fête en avril 2019. La femme s’était réveillée, éblouie par la lumière d’un appareil. Simon Houle était alors en train d’introduire ses doigts dans le vagin de la victime en faisant un mouvement de va-et-vient. La camisole de la femme était levée et son soutien-gorge était détaché.

La victime s’était réfugiée dans la cuisine, mais Simon Houle avait fait preuve « d’acharnement » en lui photographiant les parties intimes à neuf reprises à deux endroits dans l’appartement. Simon Houle avait conservé longuement ses clichés et en avait montré à un ami, un facteur aggravant, selon la Cour d’appel.

Après avoir obtenu l’absolution, Simon Houle n’a pas respecté les conditions de sa probation en s’en prenant à une femme lors d’un voyage à Cuba à l’été 2022. Il a écopé de travaux communautaires le mois dernier au palais de justice de Saint-Jérôme.

À ce sujet, Simon Houle explique son geste envers cette femme par sa réaction impulsive, son état d’intoxication avancé et ses difficultés au niveau de l’interprétation du consentement, indique la décision de la Commission des libérations conditionnelles.

« Selon le rédacteur de la mise à jour, ces délits s’inscrivent dans la même dynamique comportementale et appuient la nécessité d’un besoin thérapeutique au niveau sexuel », peut-on lire dans la décision.

La Commission retient plusieurs facteurs défavorables contre Simon Houle, dont sa consommation abusive d’alcool, son manque flagrant de jugement, son peu de souci des conséquences pour autrui et les conséquences durables pour les victimes.

Néanmoins, la Commission accorde à Simon Houle une sortie préparatoire à la libération conditionnelle, en soulignant l’élément dissuasif d’une première peine de détention, ses progrès grâce à la thérapie et le fait qu’il prend maintenant l’entièreté du blâme pour ses gestes.

« Vous reconnaissez l’ensemble de vos comportements inappropriés, incluant ceux pour lesquels vous n’avez pas été accusé ni reconnu coupable. Vous évaluez avoir une problématique sexuelle […] Vous associez votre non-respect des conditions à une rechute dans la consommation d’alcool », indique la Commission.

Simon Houle n’est plus membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis le 27 avril dernier. D’autre part, le Bureau du syndic a déposé une plainte disciplinaire déposée contre Simon Houle, a indiqué l’Ordre à La Presse. La teneur de cette plainte sera rendue publique prochainement.