Le père de la fillette de Granby qui est morte à 7 ans après avoir été l’objet de plusieurs signalements de la DPJ n’aura pas de libération conditionnelle comme il le réclamait.

Le père de la fillette de Granby qui est morte à sept ans après avoir été l’objet de plusieurs signalements de la DPJ n’aura pas de libération conditionnelle comme il le réclamait.

Dans la décision dévoilée lundi, la Commission des libérations conditionnelles du Canada écrit : « Vous n’êtes toujours pas en mesure d’expliquer la violence que vous avez choisi de déployer à l’endroit de votre fille. Vous comprenez que les décisions que vous avez prises au moment des évènements étaient “irrationnelles” et inacceptables, mais n’êtes pas en mesure d’aller plus loin dans votre réflexion. La Commission croit essentiel que vous exploriez davantage l’origine de cette violence. »

Au moment de la tragédie, la Commission note que l’homme « était entouré par des professionnels, mais que [son] désir de bien paraître [l’a] empêché de demander l’aide dont [il avait] réellement besoin, au bon moment. »

La Commission relève aussi que sa conjointe « avait déjà posé des gestes violents » à l’égard de la fillette et qu’il a fait « de l’aveuglement volontaire à ce sujet » pour combler son propre besoin affectif.

« Votre responsabilité dans les conséquences tragiques que l’on connaît est indéniable. »

À l’audience, le père – dont l’identité ne peut être dévoilée pour protéger l’identité des membres de la famille de la victime – a déclaré que sa sentence est à perpétuité puisqu’il ne pourra jamais retrouver sa fille. Il a aussi indiqué qu’il craint pour sa sécurité qui a été compromise dans le passé « étant donné la médiatisation du drame et la nature du délit ».

Une des victimes dans l’affaire a fait valoir par écrit qu’elle craint la remise en liberté de l’homme, de le revoir dans la collectivité et qu’elle s’inquiète qu’il puisse de nouveau être en contact avec les autres enfants de la famille élargie.

L’évaluation du risque de récidive réalisée en décembre 2022 indique que l’homme se situe « à un niveau faible-modéré, dans une perspective à moyen et long terme ».

« Le psychologue identifie la présence d’un trouble d’utilisation de substances, principalement cannabis et métamphétamine, en abstinence prolongée et institutionnelle ainsi qu’une personnalité composée de traits principalement dépendants et antisociaux, mais ces derniers tendent à s’estomper ou à s’assouplir. »

La Commission invite aussi l’homme à chercher à comprendre comment il a pu avoir « un tel détachement émotionnel » le matin du 29 avril quand il est parti travailler en laissant derrière lui sa fille toujours sous contention.

Un cheminement « bien amorcé »

Dans la décision, la Commission reconnaît que l’homme a respecté les conditions de son incarcération et qu’aucune infraction disciplinaire n’est notée à son dossier.

« Votre cheminement est bien amorcé, écrivent les commissaires. Il vous reste à approfondir la compréhension de votre cycle délictuel et à développer un plan de prévention qui tient davantage compte de vos difficultés personnelles et de vos besoins d’intervention spécifiques. »

La Commission tiendra une nouvelle audience en novembre 2023, soit environ six mois avant sa libération.

Le père de la fillette aura alors purgé quatre ans de prison.

La veille de sa mort, l’enfant avait tenté de s’enfuir et elle s’était présentée chez un voisin, complètement nue.

Son père et sa conjointe l’avaient ensuite ramenée rapidement à la maison, « placée au sol, sous contention, immobilisée avec des vêtements et du ruban adhésif ».

Sa mort, constatée le lendemain, a été causée par une suffocation.