L’un des pires pédophiles du Québec a congédié son troisième avocat, mardi, et a déposé une requête en arrêt des procédures au palais de justice de Montréal. L’homme de 49 ans est actuellement accusé d’avoir eu en sa possession un GPS contenant 1200 images de pornographie juvénile alors qu’il vivait dans une maison de transition fédérale.

Monsieur X avance que les avocats qui se sont succédé à son dossier depuis 2019 n’ont jamais suivi leur ligne de défense. Il affirme également qu’il n’a jamais pu discuter avec ses avocats plus de 10 ou 15 minutes avant les audiences et que les communications par téléphone ou visioconférence ont été « extrêmement limitées, voire inexistantes ».

L’accusé demande donc l’arrêt des procédures ainsi que sa libération « sans délai ».

« Aucun des avocats mandatés par le requérant depuis le début n’a permis au requérant d’avoir un procès juste et équitable [et] une défense pleine et entière », écrit-il dans la requête qu’il a fait parvenir à la juge Josée Bélanger, cette semaine.

Dans le document de huit pages, l’accusé évoque aussi l’arrêt Jordan même s’il a lui-même étiré les procédures en changeant d’avocat à plusieurs reprises. « La COVID-19, le manque systémique d’agents correctionnels, de greffiers, de personnel de soutien au fonctionnement du système de justice […] ont contribué au dépassement du délai raisonnable présumé de 18 mois dans le cas de procès sans enquête préliminaire », écrit-il.

Le procès de monsieur X tirait pourtant à sa fin, mardi. La procureure de la Couronne, MAmélie Rivard, et l’avocat de la Défense, MYann Trignac, devaient présenter leurs plaidoiries.

Monsieur X a été arrêté en août 2019 pour possession de pornographie juvénile. C’est son co-chambreur à la maison de transition qui s’est fait pincer avec un GPS rempli d’images d’enfants et qui a dénoncé monsieur X. Le dispositif contenait l’image d’une fillette de l’entourage de monsieur X.

Pendant le procès, la Couronne a tenté de démontrer que ce GPS appartenait bel et bien à monsieur X. L’appareil électronique a notamment enregistré les déplacements de l’accusé entre la maison de transition où il vivait en 2019 et son lieu de travail, un chic restaurant du centre-ville. Monsieur X y occupait un emploi de plongeur.

Au début des années 2000, le procès de ce prédateur sexuel a d’ailleurs choqué le Québec. Le dirigeant d’un réseau international de pédophiles agressait sexuellement sa propre fille de quatre ans ainsi qu’une petite voisine. Il filmait les sévices et les partageait sur l’internet.

À l’époque, monsieur X a écopé d’une peine de 15 ans d’emprisonnement et a été déclaré délinquant à contrôler jusqu’en 2030. Il a été libéré d’office en décembre 2015 après avoir purgé les deux tiers de sa peine.

Les parties seront de retour en cour le 31 mai.