La poursuite demandera 17 ans d’emprisonnement pour Gary Arnold, reconnu coupable récemment par un jury de complot et d’avoir enlevé et extorqué un couple de septuagénaires américains à l’automne 2020.

Sandra et James Helm ont été enlevés par plusieurs individus dans leur résidence de Moira, dans l’État de New York, en fin de soirée le 27 septembre 2020 et libérés par les membres du Groupe tactique d’intervention (GTI) de la Sûreté du Québec deux jours plus tard dans un chalet de Magog, en Estrie.

L’histoire avait fait grand bruit au Québec et aux États-Unis. Le but des suspects était d’obtenir une rançon de quelques millions de dollars après que le petit-fils du couple eut être arrêté, et la cocaïne qu’il transportait saisie au Vermont quelques jours plus tôt, dans le cadre d’une enquête de la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis.

Même si, durant son procès, Arnold, 54 ans, a témoigné et nié avoir participé à l’enlèvement et à la séquestration, et a dit avoir été impliqué dans cette affaire sous la contrainte, le jury ne l’a pas cru et l’a déclaré coupable sur tous les chefs après 12 jours de délibération le 19 février dernier.

Simple participant c. joueur clé

Les plaidoiries sur la peine ont débuté lundi matin devant le juge Michel Pennou de la Cour supérieure.

La procureure MÉdith Lafontaine du Bureau de la grande criminalité et des affaires spéciales du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a annoncé que la poursuite demandera 17 ans alors que l’avocat d’Arnold, MJohn T. Pepper fils, a indiqué que sa suggestion tournera davantage autour de dix ans d’incarcération.

MPepper a notamment déclaré que contrairement à ce qu’a dit l’une des deux victimes, Mme Sandra Helm, durant son témoignage, son client n’a jamais été présent dans la maison et la chambre du couple le soir de l’enlèvement.

Il a répété que son client s’est retrouvé mêlé à cette affaire sous la menace et que la peine devrait être inférieure à celles imposées à deux complices, Franco D’Onofrio et Kosmas Dritsas, condamnés respectivement à 15 et 13 ans de pénitencier.

« Je considère mon client comme un participant plutôt qu’un chef d’orchestre », a imagé MPepper.

« Il a été un joueur clé », a rétorqué MLafontaine, selon qui la preuve contre M. Arnold est forte.

Traumatisée pour le reste de sa vie

« Peu importe que M. Arnold ait été ou non dans la maison [des Helm], cela ne change rien », a ajouté la procureure qui a également annoncé que Mme Helm et son fils, Michael, témoigneront par visioconférence lors de la suite des plaidoiries, la semaine prochaine.

« Mon mari et moi, nous avons été réveillés, traînés hors de notre maison, jetés dans un camion puis dans un bateau remontant la rivière, jetés dans une voiture et détenus dans un sous-sol, contre notre volonté, tout en étant amenés à penser et à se sentir comme si nous allions être tués pour une chose avec laquelle nous n’avions rien à voir et pour laquelle nous ne savions rien. C’est une chose que je n’aurais jamais pu imaginer pour nos 70 ans. Cela nous a traumatisés, mon mari et moi, et c’est un évènement avec lequel je vivrai pour le reste de ma vie », a écrit Sandra Helm dans une déclaration déposée en cour lundi.

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