Le bar Sharky’s, où une tentative de meurtre par arme à feu est survenue à la fin janvier, fermera à minuit, et tous les clients devront avoir quitté l’endroit une heure plus tard.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et le contentieux de la Régie des alcools, des courses et des jeux, et les propriétaires de l’établissement du boulevard de L’Acadie, dans le secteur Ahuntsic-Cartierville, en sont venus à une entente qui a été entérinée par la RACJ vendredi.

Les permis d’alcool du Sharky’s ont été suspendus d’urgence et le bar était fermé temporairement depuis des évènements violents survenus le matin du 29 janvier dernier.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Scène de crime mise en place devant le bar Sharky’s, le 29 janvier

Un peu avant 6 h 10 ce matin-là, deux tireurs différents ont ouvert le feu à l’intérieur de l’établissement alors que celui-ci aurait pourtant dû être fermé depuis 3 h.

Les coups de feu se sont poursuivis à l’extérieur et un homme a été grièvement blessé. Il a miraculeusement survécu.

Possible conflit entre membres de gangs

Des images captées par les caméras de surveillance de l’établissement et un rapport de la police sur ces évènements ont été déposés devant la RACJ vendredi.

Sur les vidéos, on peut voir que tout commence par une altercation. Un homme tire en l’air, provoquant la panique chez les clients. Ceux-ci se dirigent ensuite dans un corridor et dans un escalier, ne sachant plus où donner de la tête.

PHOTO TIRÉE DE LINKEDIN

Simon Sener est soupçonné de tentative de meurtre.

Les deux tireurs ont été arrêtés, dont l’auteur présumé de la tentative de meurtre, Simon Sener, 27 ans, qui a comparu au palais de justice de Montréal jeudi.

Un conflit entre membres de gangs de rue constituerait la trame de fond d’au moins l’un des deux évènements de coups de feu survenus le même matin.

Une clientèle différente après minuit

Le SPVM considère le bar Sharky’s comme un établissement problématique, notamment parce qu’il est régulièrement un lieu de rendez-vous de membres de gangs de rue.

Le bar est ouvert sept jours sur sept et est fréquenté par des clients qui s’affairent surtout aux nombreux appareils de vidéopoker jusqu’à minuit environ, mais par la suite, la clientèle change et est beaucoup plus agitée.

De plus, régulièrement, l’établissement poursuit ses activités après l’heure légale fixée à 3 h du matin.

« Il y a plusieurs témoins qui nous disent que l’alcool est servi et que le nombre de personnes dépasse très souvent la fermeture du bar, pas seulement le soir de l’évènement principal, même avant cet évènement. Les employés des commerces voisins et les témoins dans le secteur disent que le bar est souvent ouvert jusqu’aux petites heures du matin. Il n’y a pas beaucoup de bars ouverts 7 jours sur 7 sur l’île, donc ça attire une certaine clientèle », a témoigné le policier Sandro Di Matteo du SPVM.

Les propriétaires du Sharky’s se sont engagés à cesser la vente d’alcool à minuit et à ne plus avoir de clients dans leur établissement après 1 h.

Ils se sont également engagés à embaucher deux portiers pour s’assurer, avec l’aide d’un détecteur de métal, qu’il n’y ait plus d’armes dans l’établissement et pour vérifier l’âge des clients.

Un gérant et une serveuse, qui étaient présents lors des évènements du 29 janvier, ont par ailleurs été congédiés.

La juge administrative Natalia Ouellet a accepté l’entente et l’engagement volontaire des propriétaires du bar en tenant toutefois à ce qu’il y ait un suivi du dossier.

Une autre date a été fixée pour la forme à la fin avril.

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