La police de Longueuil recherche d’autres victimes potentielles de Gilles Croteau, un enseignant du Collège Trinité, à Saint-Bruno-de-Montarville, arrêté la semaine dernière durant une vaste frappe de la Sûreté du Québec contre la pornographie juvénile.

Résidant de l’arrondissement Saint-Hubert, l’enseignant de 3e secondaire, âgé de 57 ans, avait d’abord été interpellé le 24 janvier. Une trentaine d’autres Québécois de plusieurs régions ont été arrêtés simultanément, lors du déploiement de cette forte opération policière de lutte contre la pornographie juvénile, baptisée RECENTRER par les autorités.

Officiellement, Gilles Croteau est accusé de production de pornographie juvénile, d’avoir transmis, rendu disponible ou distribué de la pornographie juvénile et de leurre d’enfant. Jusqu’ici, la police n’a pas été en mesure de confirmer si un élève de l’école où il enseigne avait été victime de M. Croteau.

« Nous comptons sur votre collaboration pour nous faire part de toute situation qui pourrait soulever des inquiétudes chez vous ou votre enfant », affirmait toutefois le Collège Trinité dans un courriel envoyé aux parents, la semaine dernière.

Trois pseudonymes

Pour commettre ses crimes, « il aurait utilisé les pseudonymes Francis, Jack ainsi que Charles », note le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) dans un communiqué. « Des éléments d’enquête nous portent à croire que Gilles Croteau aurait pu faire d’autres victimes », insiste d’ailleurs le corps policier, qui demande à toute personne détenant une information pertinente sur l’homme de composer le 450-463-7211. Un traitement confidentiel pourra être assuré.

C’est le déploiement de 275 policiers qui avait permis, la semaine dernière, d’arrêter 31 suspects, âgés de 37 à 79 ans, de lundi à jeudi et de procéder à plusieurs perquisitions qui ont conduit à la saisie de matériel informatique aux fins d’analyse. Ces dossiers d’enquête avaient été lancés à l’automne 2022. La plupart ont été menés en collaboration avec la Division des enquêtes sur la cybercriminalité (DECyb) et l’Équipe d’enquête sur l’exploitation sexuelle des enfants sur l’internet (ESEI) de la Sûreté du Québec.

L’enquête s’est surtout faite par l’entremise des réseaux sociaux. Les policiers ont en effet intercepté 3300 séances de clavardage. Dans plusieurs cas, des personnes cherchaient à rencontrer des enfants. Certains échanges parlaient carrément de points de rendez-vous pour fixer des rencontres avec ces enfants. Les suspects arrêtés n’auraient toutefois pas de lien entre eux.

« Nos infiltrations virtuelles ont été faites sur diverses plateformes de clavardage qui sont connues comme étant utilisées par les cyberprédateurs. On fait constamment une vigie des réseaux sociaux et des salons de conversation. Nos enquêteurs doivent alors personnifier différents profils. Ce n’est pas juste de la personnification d’enfants, mais plusieurs autres types de profils », a expliqué à La Presse le responsable de l’Équipe intégrée de lutte contre la pornographie juvénile, Marc-Antoine Vachon.

« On devient meilleurs d’année en année », a-t-il persisté, vantant le « travail rigoureux et acharné de tous les policiers et procureurs impliqués » dans le dossier.

Avec La Presse Canadienne