Un cyberprédateur coupable d’avoir leurré sur le web une adolescente qui s’est révélée être une journaliste d’enquête a été condamné à 16 mois de prison vendredi. Rémi Richard s’était montré très enthousiaste à la perspective de rencontrer une fille de 14 ans « qui aime se montrer ».

L’homme de 56 ans a été reconnu coupable en 2021 de leurre informatique et d’avoir rendu accessible du matériel sexuellement explicite à un enfant. Dans cette affaire inédite, le cœur de la preuve reposait sur du matériel journalistique, puisque la « victime » était une journaliste de l’émission d’enquête J.E.

Dans le cadre de son reportage, la journaliste avait créé le profil d’une fille de 14 ans sur Periscope, une application permettant de diffuser en direct des vidéos. Son reportage diffusé en novembre 2017 ne révélait pas l’identité de Rémi Richard. Sauf qu’un téléspectateur l’a reconnu et a alerté la police, menant aux présentes accusations.

Le cyberprédateur s’était masturbé pendant une heure en discutant avec celle qu’il croyait âgée de 14 ans. « N’importe quel âge. Pourvu que ça aye pas 10, 11, 12, 13 ans. Une fille qui s’exhibe et voyeuse. Pas un enfant », a-t-il dit à la journaliste. « T’as 14… si tu veux te montrer, t’as ben beau », a-t-il poursuivi.

C’est à la suite de cet échange que Rémi Richard a demandé à l’adolescente de le rencontrer dans un stationnement du parc Angrignon à Montréal. Mais les caméras de télévision l’attendaient sur place.

Facteurs aggravants

Parmi les facteurs aggravants, la juge Josée Bélanger a d’ailleurs retenu que Rémi Richard avait fixé un rendez-vous avec la victime. Elle a également souligné que l’accusé présentait un niveau de risque « dans la moyenne », selon un expert.

Selon les rapports, Rémi Richard nie être sexuellement attiré par les jeunes filles d’âge mineur et ne voit donc pas la pertinence de suivre une thérapie spécialisée en délinquance sexuelle.

Le procureur de la Couronne MCharles Doucet demandait 20 mois de prison, alors que l’avocat de la défense, MTom Pentefountas, réclamait 12 mois de détention.

Rémi Richard sera enregistré au Registre des délinquants sexuels pour une période de 20 ans.