Un ex-directeur d’une arcade de Laval qui a agressé sexuellement plusieurs adolescents dans les années 1980 a été condamné à sept ans de détention en plus d’être déclaré délinquant à contrôler. Michel Ianiri appâtait ses victimes avec de la cocaïne et de l’argent.

« Les victimes ont vu leur personnalité et leur parcours de vie modifiés par l’impact des actions de M. Ianiri, allant même jusqu’à les rendre toxicomanes ou dysfonctionnelles », soutient la juge Dominique Larochelle dans sa décision rendue à la mi-décembre au palais de justice de Laval.

L’homme de 62 ans a plaidé coupable en octobre 2021 à plusieurs chefs d’accusation d’agression sexuelle à l’égard de quatre victimes, dont trois adolescents agressés dans les années 1980. Sa quatrième victime était un nouvel arrivant hébergé chez lui pendant la pandémie. Michel Ianiri menaçait de l’expulser s’il ne consommait pas de la cocaïne.

Surnommé « Mike », alors qu’il était directeur de l’arcade Laurier à Laval au milieu des années 1980, Michel Ianiri a tissé une toile de mensonge et de manipulation pour attirer trois garçons dans son piège. Son modus operandi était d’inviter les jeunes adolescents chez lui et de leur offrir de la cocaïne.

Pendant plusieurs années, Michel Ianiri a profité de l’intoxication de sa première victime pour commettre de nombreux gestes sexuels. Il lui demandait de rester debout, nu, pendant des heures dans un bain vapeur improvisé. Marquée au fer rouge, la victime a passé les dernières décennies à lutter contre sa toxicomanie.

Sa deuxième victime avait 15 ans lors de la première agression. Michel Ianiri lui donnait de la cocaïne et faisait jouer un film pornographique pour mettre la table. C’est ensuite dans un « sauna » qu’il l’agressait. Michel Ianiri s’en est pris à l’adolescent à d’autres reprises, toujours en échange de cocaïne. La victime a développé un problème de toxicomanie et a décroché de l’école en raison des agressions.

La troisième victime s’est fait offrir 100 $ par Michel Ianiri pour « l’aider à monter un abri Tempo » dans un chalet en 1991. Sur place, il a forcé l’adolescent de 16 ans à prendre de la cocaïne, à prendre une douche avec lui et un autre garçon et à faire des gestes sexuels. Toute sa vie, il a souffert de l’agression, le poussant à trois tentatives de suicide.

Risque de récidive avoué

Dans une lettre d’excuses « bien sentie », Michel Ianiri a reconnu s’être comporté de manière inacceptable. Il s’est dit « gelé » pendant les agressions et a demandé pardon aux victimes.

Michel Ianiri présente toujours un « risque élevé de récidive violente, en particulier sexuelle », selon une expertise psychiatrique. D’ailleurs, l’accusé lui-même se dit conscient du risque qu’il présente et ne s’est pas opposé à être déclaré délinquant à contrôler. Il sera soumis à une période de surveillance de quatre ans à la fin de sa peine.

En raison de ses conditions difficiles de détention, une longue période d’incarcération préventive a été calculée à temps double, voire à temps triple. Dans les faits, il ne lui reste que la moitié de sa peine à purger.

MBrenda Toucado a représenté le ministère public. MMarie-Ève Duplessis a défendu l’accusé.