Dans la foulée de l’arrestation d’un ressortissant chinois accusé d’espionnage économique chez Hydro-Québec, le consulat général de Chine à Montréal souhaite que les cas du genre qui se retrouvent devant les tribunaux « ne soient pas politisés ».

En réponse aux questions de La Presse sur la réaction de la mission diplomatique après l’arrestation du scientifique, cette dernière s’est montrée prudente.

« Les cas individuels doivent être traités conformément à la loi et ne pas être politisés », a répondu le consulat général de la République populaire de Chine à Montréal.

Lors de sa remise en liberté dans l’attente de son procès pour espionnage économique lundi, l’ancien employé d’Hydro Yuesheng Wang s’est vu imposer une interdiction de communiquer avec des représentants du gouvernement chinois, sauf avec des représentants diplomatiques dans le cadre de sa défense.

À cet égard, le consulat confirme qu’il se tient prêt à porter assistance à ses ressortissants pour « protéger les droits légitimes et les intérêts des citoyens chinois au Canada ».

« Le consulat général remplira son rôle conformément à l’Accord consulaire entre le gouvernement du Canada et le gouvernement de la République populaire de Chine et la Convention de Vienne sur les relations consulaires », précise-t-il.

Les secrets d’Hydro-Québec

Yuesheng Wang a été arrêté par la Gendarmerie royale du Canada le 14 novembre. Il est accusé d’utilisation non autorisée d’un ordinateur, de fraude pour avoir obtenu des secrets industriels, d’abus de confiance par un fonctionnaire public et d’une infraction concernant l’obtention de secrets industriels au « bénéfice de la République populaire de Chine » et « au détriment des intérêts économiques du Canada ».

La poursuite allègue qu’il a transmis des secrets de recherches de pointe d’Hydro-Québec à des entités chinoises, notamment une entreprise de batteries électriques où travaille son ancien directeur de thèse de doctorat.

M. Wang, qui a été embauché par Hydro en 2016 après s’être illustré dans la recherche sur les batteries en Chine, a témoigné à son enquête sur remise en liberté. Il a avoué être membre du Parti communiste chinois, mais a dit ne plus payer ses cotisations. Il a assuré que toutes les informations qu’il a pu envoyer en Chine pendant qu’il était employé par Hydro étaient déjà dans la sphère publique et ne constituaient pas des secrets industriels selon lui.