Un forcené qui s’est acharné avec un tesson de bouteille sur un sans-abri endormi sur un banc de parc a été reconnu coupable de tentative de meurtre. À son premier procès, Alexis Barnabé-Paradis avait sauvagement agressé les deux agents correctionnels qui le surveillaient dans le box des accusés.

Le jury a délibéré pendant trois jours pour rendre son verdict vendredi dernier au palais de justice de Montréal. Le procès de l’homme de 42 ans devait initialement avoir lieu en octobre 2021, mais un coup d’éclat d’une extrême violence l’a fait avorter dès le départ.

Une ordonnance de la cour nous empêchait jusqu’à récemment de rapporter les détails de cette affaire. Alexis Barnabé-Paradis faisait face à de nombreux chefs d’accusation, dont agression armée contre un agent de la paix.

Au tout début de son premier procès, en octobre 2021, Alexis Barnabé-Paradis avait explosé dans le box des accusés, en l’absence du juge, avant la pause du matin. Sans avertissement, il avait frappé les agents correctionnels, puis avait arraché les plexiglas installés pour des motifs sanitaires. Il avait ensuite tenté de s’échapper.

« Il a essayé de se sauver, mais les constables sont intervenus », nous avait expliqué à l’époque le président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec.

Un nouveau procès pour tentative de meurtre a alors dû être organisé, un an plus tard.

Ce crime gratuit est survenu le 17 juin 2018 au parc de la Paix, à Montréal. Alexis Barnabé-Paradis a alors attaqué sans raison Jimmy St-Armand, un homme qui dormait sur un banc de parc. L’assaillant l’a roué de coups au visage et à la poitrine avec un tesson de bouteille de bière.

La victime, blessée et désorientée, avait tenté de fuir le parc, mais Alexis Barnabé-Paradis l’avait poursuivie et avait continué de la frapper sur un véhicule. Un bon samaritain, Jean-François Morin, était intervenu pour aider la victime, mais l’agresseur lui avait gravement mordu le bras.

PHOTO DÉPOSÉE EN PREUVE

Cette photo montre ce qui semble être une trace de morsure sur le chandail d’un bon samaritain, mordu par l’accusé.

Les traces de la morsure sur le chandail de Jean-François Morin et l’ADN de l’accusé sur ledit chandail étaient déterminantes à la preuve de la Couronne.

« La victime était dans une mare de sang, avec un pouls très faible. Il avait plusieurs lacérations importantes. Il se réveillera intubé, 72 heures plus tard, après plusieurs opérations chirurgicales », a relaté la procureure de la Couronne, MClaudine Charest, au début du procès.

La procureure avait invité les jurés à garder « l’esprit ouvert » pendant le procès. Le procès a en effet été une « incursion » dans l’univers de l’itinérance et de la dépendance à la drogue.

Les observations sur la peine sont prévues vendredi devant le juge Alexandre Boucher. MCatherine Daniel Houle défend l’accusé.