Il espérait reprendre sa liberté, mais l’adolescent de 16 ans accusé d’avoir poignardé son enseignant à l’école John F. Kennedy, à Montréal, en décembre dernier, devra rester derrière les barreaux en attendant son procès.

Compte tenu de la preuve présentée, la juge Annie Savard, de la division jeunesse de la Cour du Québec, a ordonné que l’adolescent demeure détenu.

L’adolescent est demeuré stoïque dans le box des accusés en entendant la décision de la juge. Il a seulement jeté quelques coups d’œil à sa mère et à son oncle, qui se trouvaient dans la salle.

« La famille est très affectée et très déçue de la décision de la juge », a commenté l’avocat de l’accusé, MTiago Murias, à sa sortie de la salle d’audience. « Je leur ai expliqué les raisons derrière cette décision, et ils la respectent et l’acceptent. »

Une ordonnance de la cour empêche les médias de dévoiler les raisons invoquées par la juge, ainsi que les témoignages qui lui ont permis d’en venir à cette conclusion, pour éviter de nuire à un éventuel procès devant jury.

La juge devait notamment tenir compte de la dangerosité que représente l’accusé pour la société ainsi que de la gravité de l’infraction qui lui est reprochée pour prendre la décision de le remettre en liberté ou non.

La semaine dernière, lors de l’enquête sur remise en liberté de l’adolescent, une sergente-détective du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait notamment relaté les évènements du 9 décembre 2021, vers 10 h, alors que l’enseignant en arts visuels Maxime Canuel a été blessé gravement avec un objet tranchant.

La mère de l’accusé a aussi témoigné.

Tentative de meurtre

Quatre chefs d’accusation, soit ceux de tentative de meurtre, de voies de fait graves, de possession d’une arme dans le but de commettre une infraction et de possession d’une arme dissimulée, ont été déposés contre l’adolescent.

La procureure aux poursuites criminelles et pénales a déjà déposé un avis devant le juge pour signifier qu’elle pourrait réclamer une peine pour adultes si l’accusé est jugé coupable au terme du processus.

L’agression armée survenue à l’école John F. Kennedy, une école primaire et secondaire anglophone du quartier Saint-Michel, avait provoqué un important déploiement policier et déclenché le confinement des élèves de l’établissement.

Des parents angoissés s’étaient rendus à l’école pour tenter de savoir ce qui se passait.

L’accusé avait été interpellé peu de temps après l’agression, alors qu’il marchait non loin de l’école.

Un porte-parole de la commission scolaire English-Montréal (CSEM) avait alors révélé que l’élève en question avait des problèmes « de discipline ».

Des équipes d’intervention sociale avaient été appelées sur les lieux puisque certains élèves témoins de l’agression étaient sous le choc.