En liberté même s’il risque une peine de prison extrêmement sévère, le cyberprédateur Martin Barbeau s’est fait pincer avec de la pornographie juvénile la semaine dernière. Le pédophile de LaSalle fait également face à de nouvelles accusations de crimes sexuels à l’égard d’un enfant.

Le Montréalais de 43 ans a été reconnu coupable en juin dernier d’une vingtaine d’accusations liées à la pornographie juvénile et à des crimes sexuels contre des enfants. Il a notamment offert à une mère de « violer sa fille » pour quelques milliers de dollars, en plus de faire vivre un véritable cauchemar à des fillettes d’à peine 8 à 10 ans.

Après avoir piégé ses victimes sur des plateformes fréquentées par des enfants, Martin Barbeau extirpait une photo nue de ses proies, puis leur réclamait toujours plus de photos par la menace et le chantage. Le cyberprédateur empoisonnait la vie de ses victimes récalcitrantes en distribuant leurs photos intimes à leur entourage et aux autres enfants de leur école primaire.

« Il textait des personnes que je connaissais : “est-ce que tu connais [la victime] ?” Et il leur envoyait les photos. Toutes les personnes de mon école recevaient ça. Même des collègues de travail de ma mère ont reçu les photos. Ma famille a reçu les photos », a confié à la cour une victime, qui avait 10 ans à l’époque. Une autre victime a avoué craindre que Martin Barbeau se venge contre elle, puisqu’il était toujours en liberté.

Conditions de liberté non respectées

Malgré la nature des accusations et sa déclaration de culpabilité en juin 2020, Martin Barbeau est demeuré libre pendant toutes les procédures judiciaires, jusqu’à son arrestation la semaine dernière. Il se serait en effet moqué de ses conditions de remise en liberté dans les deux dernières années. Il a été accusé jeudi d’avoir bafoué sa condition de ne pas posséder un appareil électronique lui permettant d’accéder à l’internet pendant de longues périodes en 2019 et en 2020, puis cette semaine.

En plus d’être accusé d’avoir possédé de la pornographie juvénile, le 6 janvier 2021 à Montréal, Martin Barbeau est accusé d’avoir distribué de la pornographie juvénile, alors qu’il avait son procès à l’hiver 2020.

On reproche aussi au technicien informatique d’avoir rendu accessible à un enfant du matériel sexuellement explicite.

Techniquement, Martin Barbeau fait face à une vingtaine d’années de détention en raison des peines minimales obligatoires consécutives. Mais puisque cette peine pourrait être considérée comme étant « cruelle et inusitée », le ministère public a demandé au tribunal, en novembre dernier, d’inciter la défense à déposer un avis d’inconstitutionnalité de la loi. Le procureur de la Couronne, MHugo Rousse, avait indiqué au juge qu’il s’agissait d’une politique interne du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

Notons toutefois que Martin Barbeau devrait quand même être condamné à une sévère peine de pénitencier, même si l’article de loi est jugé inconstitutionnel. L’affaire reviendra devant les tribunaux le 18 janvier.