L'ancien cardiologue Guy Turcotte, qui purge une peine de prison à vie dans un pénitencier fédéral pour le meurtre de ses deux enfants, a été agressé en prison plus tôt cette semaine.

L'homme venait d'être transféré au pénitencier de Port-Cartier, un établissement à sécurité maximale situé près de Sept Iles, où était aussi incarcéré Luka Rocco Magnotta aux dernières nouvelles, lorsqu'il a été passé à tabac par des codétenus.

L'incident est survenu mercredi.

C'est le chroniqueur judiciaire de TVA Claude Poirier qui a révélé la nouvelle, que La Presse a été en mesure de confirmer.

Selon nos informations, Guy Turcotte a été blessé légèrement, mais il a tout de même été admis à l'infirmerie. Il a refusé de porter plainte à la police contre ses agresseurs.

Selon le Journal de Québec, des détenus auraient dit à Guy Turcotte de ne pas manger avec les autres, conseil qu'il aurait ignoré. C'est ce qui aurait mis le feu aux poudres.

L'ancien médecin était auparavant incarcéré a l'établissement de Sainte-Anne-des-Plaines. Le mois dernier, il a tenté par la voix de ses avocats de s'opposer à son transfert vers Port-Cartier, notamment parce qu'il y serait loin de sa famille et à cause de sa «fragilité émotive».

Souvent ciblés

Il n'est pas rare que des hommes condamnés pour des crimes violents contre des enfants ou des personnes vulnérables soient attaqués une fois derrière les barreaux.

Il y a deux ans, le meurtrier Alain Perreault, qui a tué une femme rencontrée sur internet, a été tabassé par un codétenu, également au pénitencier de Port-Cartier. 

À l'été 2009, un sexagénaire accusé de pédophilie a été battu par des codétenus dans le fourgon cellulaire qui les transportait au Palais de justice de Québec. Trois policiers avaient alors été accusés de négligence criminelle pour avoir laissé les choses aller.

En avril 2012 Karl Audet, un homme mêlé à des affaires de pornographie juvénile et d'agression sexuelle sur une mineure, était passé à tabac au Centre de détention de Québec.

L'affaire Turcotte

En janvier 2016, au terme d'un deuxième procès, Guy Turcotte a été condamné à la prison à perpétuité par le juge André Vincent, qui a lui imposé une peine minimale de 17 ans de prison avant de pouvoir présenter une demande de libération conditionnelle. Le magistrat a qualifié ses crimes d'«odieux».

Guy Turcotte a tué ses deux enfants - Olivier, cinq ans, et Anne-Sophie, trois ans - le 20 février 2009 dans sa résidence de Piedmont. Il y vivait depuis qu'il s'était séparé de sa conjointe et mère des enfants Isabelle Gaston. L'homme a plaidé non coupable et présenté une défense de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux lors d'un premier procès.

À l'époque, le jury l'a cru. Il a été envoyé durant plusieurs mois à l'Institut Philippe-Pinel.

La cour d'appel a invalidé le verdict et un deuxième procès devant jury a eu lieu à l'automne 2015