La bâtonnière élue, Lu Chan Khuong, vient d'adresser une mise en demeure aux administrateurs du Barreau du Québec, les intimant d'annuler la résolution qui avait décrété sa suspension comme bâtonnière. Elle réclame également des excuses publiques.

Elle a fait parvenir un communiqué à ce sujet, jeudi, dans lequel elle réitère sa volonté de demeurer en poste, puisqu'elle a été élue en mai dernier avec un appui de 63 pour cent.

Dans son communiqué, elle fait référence aux appuis qu'elle a reçus depuis qu'elle a été suspendue par une résolution, à la suite d'un reportage dans lequel ses propos étaient rapportés. La controverse prend sa source dans une histoire de vol à l'étalage pour laquelle il n'y avait pas eu d'accusation contre elle, en vertu d'un processus de déjudiciarisation. Elle avait affirmé avoir alors agi par simple distraction.

Dans son communiqué, Me Khuong dit souhaiter que les administrateurs du Barreau corrigent «l'erreur grossière» qu'ils ont commise et qui, selon elle, a déjà nui considérablement à l'image du Barreau.

Elle exige des excuses publiques et dit réserver ses droits pour un éventuel recours en diffamation.

À son tour, la division du Québec de l'Association du Barreau canadien a émis un communiqué, affirmant juger «insuffisants» et «contraires aux principes de justice fondamentaux» les motifs invoqués publiquement par le conseil d'administration pour suspendre la bâtonnière. Elle demande que la Bâtonnière élue puisse reprendre ses fonctions immédiatement..

Elle se dit «très préoccupée» par la «crise» qui secoue le Barreau du Québec présentement.

Elle rappelle que le programme de déjudiciarisation existe et que sa nature confidentielle doit être préservée.  «En l'état actuel des choses, madame la Bâtonnière n'a fait l'objet d'aucune accusation et son dossier, eu égard à la plainte alléguée, est clos. Madame la Bâtonnière jouir, au même titre que tout autre justiciable, de la présomption d'innocence», écrit la division québécoise de l'Association du Barreau Canadien.

Elle demande à la ministre de la Justice du Québec d'ouvrir une enquête afin de connaître l'origine de la fuite et de sanctionner les responsables.