La saison des contraventions s’ouvre officiellement ce lundi à Montréal, alors que les interdictions de stationnement pour l’entretien des rues entrent à nouveau en vigueur dans la majorité des arrondissements. La Ville en profitera pour lancer sa grande opération de ménage du printemps.

« Il faudra vraiment surveiller les panneaux à partir de lundi et éviter de se stationner d’un côté de la rue en fonction de l’affichage. On trouve important de le rappeler », affirme le porte-parole administratif de l’administration montréalaise, Philippe Sabourin.

Année après année, le stationnement non autorisé est l’infraction la plus fréquente dans les rues de la métropole. Ces amendes, qui s’élèvent à 90 $ en incluant les frais de greffe, représentent le tiers de toutes les contraventions données par les agents municipaux. « Il n’y a pas de période de grâce, donc il faudra être très vigilant pour s’éviter une amende », insiste M. Sabourin.

Tout cela coïncidera avec le lancement du grand ménage du printemps, qui débute un peu plus tôt cette année en raison des conditions météorologiques clémentes et des faibles précipitations de neige. Dans Ville-Marie, certains grands axes ainsi que des parcs ont déjà commencé à être nettoyés.

Au total, « ce sont 600 pièces d’équipement, dont des camions-citernes, des lave-trottoirs, des balais de rue et des aspirateurs, qui vont se mettre en marche dès lundi », explique le porte-parole. L’opération s’échelonnera sur une période de quatre à six semaines et coûtera 50 millions aux contribuables.

De l’hivernal à l’estival

Jusqu’ici, environ 75 % des équipements de nettoyage de la Ville ont été « convertis » du mode hivernal à estival. Les appareils servant à déneiger la chaussée sont en effet transformés pour l’été : la pelle est retirée, puis un système de buses y est ajouté avec un réservoir à l’arrière.

« On se garde toujours un peu d’équipements hivernaux en réserve, si jamais il y avait encore de la neige ou du verglas en avril, comme l’an dernier. Cet équilibre-là est crucial si on retombait en situation hivernale », note à ce sujet M. Sabourin.

Seuls deux chargements de neige ont été décrétés cette saison par la Ville, l’un en décembre et l’autre en janvier, ce qui a permis aux équipes de « se concentrer davantage sur la réparation des nids-de-poule, notamment », dit le relationniste. Il rappelle toutefois que les travaux d’épandage d’abrasifs ont été nombreux en raison de la fluctuation de la météo. En règle générale, une opération de chargement coûte à la Ville 1 million de dollars par centimètre de neige ramassé.

Environ 150 000 tonnes de petites roches devront être ramassées par les cols bleus au cours des prochaines semaines. Pour le reste, environ 60 % des déchets ramassés proviennent de l’industrie de la restauration rapide et 30 % de mégots de cigarettes. En moyenne, chaque mégot pollue jusqu’à 500 litres d’eau.

Le modèle montréalais est plutôt unique en la matière au Québec, du moins en ce qui concerne le stationnement durant le grand ménage du printemps. À Québec, le nettoyage des rues se fait lors d’opérations spéciales – comme celle du nettoyage du printemps – lors desquelles de la signalisation temporaire est utilisée pour informer les citoyens d’une interdiction de stationnement.

Avec la collaboration de Pierre-André Normandin, La Presse