L’ancien terminus d’autobus Mansfield, au pied de la Place Bonaventure, pourrait accueillir l’une des plus hautes tours de Montréal.

Le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) de Ville-Marie a récemment donné un feu vert préliminaire au promoteur Broccolini pour y ériger un gratte-ciel de 200 mètres, près du maximum absolu permis à Montréal. Au total, 664 logements pourraient y être intégrés.

Une tour de la même taille est déjà en construction juste de l’autre côté de la rue Saint-Jacques. Ce secteur du centre-ville, balafré par une voie ferrée, des stationnements de surface et de multiples bretelles d’accès au tunnel Ville-Marie, est jusqu’à maintenant peu invitant.

Les membres du CCU ont noté dans leur décision unanime que « le projet permet de densifier un site à proximité de plusieurs stations de métro et de REM », « d’animer un secteur largement dédié à l’automobile et [...] de rendre les déplacements piétons plus agréables ».

Le gratte-ciel inclurait une cavité sur quelques dizaines de mètres (du 32étage au 42étage) pour dégager une vue protégée à partir du belvédère du mont Royal.

« Une large portion du site n’étant pas constructible étant donnée la présence souterraine de l’autoroute Ville-Marie au sud, cette surface sera aménagée, verdie et accessible au public », ont ajouté les membres du CCU. « Par ailleurs, les membres expriment leur préoccupation quant aux nuisances sonores potentielles que pourraient subir les futurs occupants en raison de la proximité du Réseau express métropolitain (REM). »

Deux phases

« Le projet en est encore à ses débuts et nous évaluons la faisabilité d’un développement », a commenté le porte-parole de Broccolini, Corry Kelahear.

La configuration est en cours d’élaboration et nous ne pouvons pas faire plus de commentaires, car de nombreuses autorisations supplémentaires sont encore nécessaires. Nous travaillons avec diligence avec les représentants de la Ville et du gouvernement pour continuer à avancer le projet.

Corry Kelahear, porte-parole de Broccolini

Le terrain est collé sur le bâtiment-pont ferroviaire sur lequel roulent les trains en quittant la gare Centrale de Montréal. La description du projet par le CCU évoque une deuxième phase dans laquelle une passerelle pourrait être construite au-dessus des rails, puisqu’une seconde partie du même terrain se trouve de l’autre côté. Il s’agit actuellement d’un stationnement.

Le terminus Mansfield, qui recevait des autobus en provenance de la Rive-Sud par le pont Champlain, a été fermé dans la foulée de la mise en service du REM.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Le 900, rue Saint-Jacques, une tour de la même taille déjà en construction, témoigne de l’activité
du secteur.

Un secteur en explosion

Ce secteur de Montréal – au carrefour du centre-ville, du Vieux-Montréal et de Griffintown – connaît un développement rapide depuis cinq ans.

Sur le boulevard Robert-Bourassa ou à proximité, le Duke (25 étages), le nouveau siège social de la Banque Nationale (40 étages), le Victoria sur le Parc (58 étages) et l’Odéa (26 étages) sont tous sortis de terre dans les trois dernières années.

L’attention des promoteurs semble désormais se porter aussi de l’autre côté du boulevard Robert-Bourassa.

Le 900, rue Saint-Jacques, un gratte-ciel en construction qui devrait atteindre 200 mètres, gagne des étages chaque mois. Il s’agirait du voisin immédiat de l’éventuelle tour de Broccolini détaillée plus haut.