La Société de transport de Montréal (STM) a trouvé l’entreprise qui fournira le nouveau « cerveau » de la ligne bleue du métro de Montréal et de son prolongement.

Le transporteur a annoncé mardi avoir conclu un contrat d’un peu plus de 200 millions avec Ground Transportation Systems Canada pour remplacer son système de train « désuet ».

La nouvelle technologie, appelée « communication based train control (CBTC) », est déjà « utilisée par la grande majorité des opérateurs de réseaux de métro à travers le monde », a indiqué la STM. Après son implantation sur la ligne bleue, elle devrait être étendue à l’ensemble du réseau.

Cela permettra concrètement de gérer de façon plus efficace l’espacement entre les trains, le contrôle de la vitesse et les changements de voies. On vise ainsi à augmenter la fiabilité des trains, leur fréquence et le confort lors des départs et des arrêts.

« L’octroi de cet important contrat est un nouveau pas dans la réalisation concrète et réelle du prolongement de la ligne bleue, un projet attendu depuis des décennies, que nous sommes en train de réaliser », a indiqué la ministre des Transports Geneviève Guilbault, dans un communiqué.

C’est Québec qui finance l’essentiel du projet. Le nouveau système doit être mis en service entre 2028 et 2029. « Cette nouvelle étape charnière du projet nous permet de voir l’avancement concret du prolongement de la ligne bleue, attendu depuis 30 ans », a ajouté la mairesse Valérie Plante.

À 217 millions, l’offre de Ground Transportation Systems Canada était plus de deux fois plus basse que celle d’Alstom, qui demandait 563 millions pour effectuer le même travail. En janvier 2023, la ministre Guilbault et la mairesse Plante avaient évalué que le projet global coûterait 565 millions en fonds publics.

Un tunnel qui se creuse

Plus tôt, ce lundi, lors d’une allocution au congrès annuel de Trajectoire Québec, la directrice du bureau de projet du prolongement de la ligne bleue, Maha Clour, avait annoncé l’octroi imminent de ce contrat, en précisant qu’il « bénéficiera à l’ensemble de la ligne bleue du métro de Montréal ».

« Sinon, nous poursuivons aussi le processus d’appel d’offres du contrat de construction du prolongement du tunnel du métro. Le processus d’ouverture des soumissions s’est tenu le 1er février dernier et nos équipes sont présentement en analyse de ce contrat qui représente vraiment le cœur du projet », a dit Mme Clour.

Celle-ci estime d’ailleurs que le Québec devra avoir « l’ambition de repenser le processus d’appels d’offres de nos projets, qui est complètement désuet » de par ses longs délais et sa lourdeur administrative.

« On doit aussi se donner le moyen de nos ambitions et changer les modes de financement rigides et restrictifs avec lesquelles les sociétés de transport composent année après année. Ça nous prend plus de prévisibilité, plus de leviers financiers. Il faut se donner des moyens de générer des revenus », a-t-elle jugé.

La STM tente notamment depuis des mois de pouvoir d’obtenir le droit de pouvoir développer de l’immobilier autour des futures stations du prolongement de la ligne bleue. Cela se rapproche du modèle adopté par le Réseau express métropolitain (REM), qui permet à CDPQ Infra de capter une partie des revenus fonciers autour du train léger.