Des jalons importants du calendrier de prolongement de la ligne bleue ont été reportés, dans les dernières semaines, en amont de la clôture du plus important appel d’offres du projet.

Ces délais, qui s’ajoutent à d’autres, soulèvent des interrogations quant à la possibilité d’inaugurer les cinq nouvelles stations de métro en 2030, l’objectif toujours prévu « pour l’instant ».

La Société de transport de Montréal (STM) a accepté de donner davantage de temps à l’entrepreneur qui s’attaquera au creusage du tunnel de 6 kilomètres. Les documents d’appel d’offres montrent que certaines dates butoirs ont été reportées de plus de 200 jours : l’entrepreneur aura huit mois supplémentaires pour terminer son travail aux futures stations Viau, Pie-IX et Lacordaire.

Le processus d’appel d’offres lui-même a été plus long que prévu : il s’est terminé le 1er février, après quatre reports de date d’échéance. Il devait d’abord se clore en novembre.

« Notre bureau garde le cap et notre objectif reste de livrer le projet dans les meilleurs délais », a assuré Kevin Bilodeau, responsable des communications à la STM. « Des analyses sont mises à jour régulièrement pour anticiper toute répercussion éventuelle. Nos équipes travaillent sans relâche pour livrer le meilleur projet, à juste coût et à l’intérieur d’un échéancier réaliste. »

Au détour d’une entrevue, à la fin de janvier, la grande patronne de la STM avait indiqué que la date de 2030 était maintenue « pour l’instant ». « Nous, on donne les meilleures conditions de projet pour le livrer. On est toujours dans une échéance de 2030 au moment où on se parle », avait indiqué Marie-Claude Léonard.

« Discussions et négociations »

La STM considère maintenant ses options après la fermeture de l’appel d’offres du tunnelier.

En novembre, La Presse avait rapporté que seul le consortium Mobilité Bleu Horizon (mené par Pomerleau) était toujours en lice.

« Le processus de dépôt est maintenant terminé, nous enclenchons le processus d’analyse », a indiqué Kevin Bilodeau de la STM, sans confirmer le nombre de soumissions reçues, le cas échéant. « Notre équipe évaluera la conformité des éléments déposés dans le cadre de ce processus. Un comité de sélection procédera ensuite à une analyse qualitative en tenant compte de plusieurs critères, dont le prix, l’expérience des soumissionnaires, l’organisation et la planification du projet. »

Le projet est réalisé selon la formule « discussions et négociations », permettant à la STM de se retourner vers un soumissionnaire pour engager un dialogue.

« Cet appel d’offres est le plus important du prolongement de la ligne bleue. C’est donc un pas significatif dans l’avancement du projet », a-t-il continué. L’identité du soumissionnaire retenu sera annoncée au plus tard le 30 juillet 2024.

Ce n’est pas le seul appel d’offres de grande envergure sur lequel la STM se penche en ce moment.

En novembre dernier, la STM a reçu les soumissions d’entreprises prêtes à s’attaquer au changement complet du système de contrôle des trains sur la ligne bleue (y compris le prolongement), un immense projet. Depuis ce moment, elle analyse les propositions soumises : la française Alstom demande 563 millions, alors que Ground Transportation Systems Canada Inc. exige 217 millions pour faire le travail.