Le haut fonctionnaire municipal qui devait servir de pont entre l’administration Plante et le milieu des affaires vient de quitter ses fonctions, à peine un an et demi après son embauche.

Philippe Krivicky s’était fait dérouler le tapis rouge de l’hôtel de ville à l’automne 2022, avec un nouveau poste de directeur général adjoint taillé sur mesure pour lui. Il était jusque-là président de la division développement immobilier et construction chez le promoteur COGIR et a étudié en administration des affaires à l’Université de Sherbrooke.

Son arrivée à la Ville était inusitée : rares sont les gens d’affaires qui intègrent des administrations publiques en milieu de carrière.

C’est « avec émotion que je quitte mon équipe à la Ville de Montréal », a écrit M. Krivicky sur le réseau social LinkedIn, la semaine dernière. C’est « le début d’un nouveau chapitre dans mon cheminement professionnel après avoir passé plus d’un an à bâtir de solides assises nécessaires au développement de la métropole », a-t-il ajouté.

M. Krivicky avait été mis en charge du développement économique et de la stratégie immobilière de Montréal. Son arrivée avait été soulignée par un communiqué de presse dans lequel la mairesse Plante soulignait « son expertise et sa connaissance du milieu ».

« Mon rôle au sein de l’administration municipale sera celui de pivot, de point de contact pour activer les connexions entre le monde des affaires et le monde municipal. Je crois qu’on peut bâtir des ponts », expliquait Philippe Krivicky à La Presse à la même époque. Son arrivée représentait « une volonté de rapprochement » avec la communauté des affaires, continuait-il.

Lundi, il n’a pas immédiatement répondu à la demande d’entrevue de La Presse.

Sur LinkedIn, le directeur général de la Ville de Montréal, Serge Lamontagne, a salué son travail sur « plusieurs projets et initiatives phares ».

Le cabinet de Valérie Plante lui a adressé ses remerciements. « Il a renforcé le signal clair que notre administration est là pour continuer de collaborer avec le marché et atteindre rapidement les résultats attendus de la population », a indiqué l’attachée de presse Catherine Cadotte, par écrit.

Mais pour l’opposition officielle à l’hôtel de ville, ce départ est le symptôme d’un vrai problème. « En pleine crise du logement et de reprise économique du centre-ville de la métropole, il est préoccupant de voir que le fonctionnaire embauché par l’administration Plante afin de réparer les pots cassés en habitation quitte le navire », a réagi le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem. « Ce départ nous porte à croire que les actions entreprises par Projet Montréal afin de se rapprocher des acteurs du milieu de l’habitation sont jusqu’ici un échec. »