L’administration Plante compte permettre à certains commerces du Quartier latin de demeurer ouverts toute la nuit, en plus de désigner le secteur comme nouveau « quartier de la francophonie ».

La mairesse en a fait l’annonce mardi, en lançant la stratégie 2030 de la Ville de Montréal pour son centre-ville, dont les tours de bureaux affichent toujours un taux d’inoccupation de près de 20 %. Le document est attendu depuis des mois.

« Le Quartier latin, on l’aime. C’est un quadrilatère qui a forgé l’histoire francophone de Montréal », a affirmé Mme Plante. La Ville veut « y créer un secteur 24 heures et y réaliser d’importants projets de développement au sein des actifs de la Ville, notamment à l’Îlot Voyageur et au parc Émilie-Gamelin ».

Elle a précisé qu’elle ne souhaitait pas rebaptiser les lieux et que la désignation en tant que « quartier de la francophonie » aurait plutôt un impact symbolique.

L’administration Plante a fait valoir que la vitalité économique du centre-ville passait notamment par une amélioration de la sécurité et de la propreté dans le quartier, mais s’est engagée à ne pas repousser les personnes vulnérables en périphérie.

« Ici, c’est une expérience unique. Ce n’est pas un centre d’achat, c’est du vrai monde : une mixité de personnes, des Montréalais, des touristes, des étudiants », a fait valoir la mairesse Plante, appelée à commenter la concurrence de centres commerciaux comme le Royalmount.

La Ville de Montréal calcule qu’elle fera des investissements totaux de 1 milliard de dollars sur 10 ans dans différents secteurs du centre-ville.

« Un centre-ville propre et sécuritaire »

Glenn Castanheira, de Montréal Centre-Ville, a fait valoir qu’il était important pour les commerçants du secteur d’entendre les élus municipaux aborder leurs enjeux. Il a accueilli positivement la stratégie de la Ville annoncée mardi.

« Quand on se compare aux autres centres-ville, nous performons très bien, mais nous ne performons pas aussi bien que nous l’aimerions », a-t-il dit. « Il faut s’attaquer à la base : un centre-ville propre et sécuritaire. Un centre-ville où les gens veulent être et vivre. » L’itinérance est « peut-être la principale menace » pour l’économie locale.

C’est « finalement une vision claire » pour le secteur, s’est-il réjoui.

L’opposition officielle à l’hôtel de ville était beaucoup moins satisfaite.

« C’est trop peu, trop tard. Après deux ans, nous espérions beaucoup plus de l’administration Plante », a dit Julien Hénault-Ratelle, porte-parole en matière de développement économique pour Ensemble Montréal. « Il y a un manque d’action en matière de sécurité et de cohabitation sociale. La majorité des Montréalais ne se sent pas en sécurité au centre-ville de Montréal. C’est un problème immense et malheureusement, l’administration Plante ne répond pas à ce besoin. »