Le Jardin botanique de Montréal doit annuler une exposition après avoir condamné cinq de ses serres en raison de chutes de carreaux de verre à répétition dans les dernières années.

L’évènement le plus grave s’est produit le 24 juin dernier : huit panneaux de vitre ont éclaté au plafond d’une serre de production avant de tomber par terre et sur des tables à proximité de travailleurs.

Personne n’a été blessé, mais « certains ont été ébranlés », a rapporté Marie-Claude Limoges, cheffe de division horticulture au Jardin botanique, en entrevue avec La Presse.

Selon la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), « le risque de chute de verre est aussi présent » dans une quarantaine d’autres serres réservées au personnel dans l’installation.

La serre touchée le 24 juin et les quatre autres du même complexe ont été aussitôt condamnées. Elles le sont toujours en date d’aujourd’hui. « Il y a des plantes qu’on a dû laisser mourir », a indiqué Mme Limoges. Seule une petite section est toujours accessible aux employés : « Les gens ont le droit d’y aller avec des casques et des lunettes de sécurité, deux fois par jour pendant 15 minutes. »

La fermeture de ce complexe forcera le Jardin botanique à annuler son exposition prévue au printemps prochain, puisque les plantes qui auraient dû être en vedette ne pourront être produites.

« C’est clair que la sécurité des visiteurs et des employés est essentielle pour nous », a indiqué Anne Bourgoin, responsable des communications à Espace pour la vie. « On a fait l’inspection sur toutes nos serres, y compris les serres d’exposition où c’est en cours. »

Une ou deux chutes par année

Ce n’est pas la première fois que des chutes de carreaux de vitre surviennent dans les serres de production du Jardin botanique. Des épisodes de moindre gravité se produisent une ou deux fois par année depuis 2017-2018, selon Mme Limoges.

Cette année-là, le Jardin botanique a fait installer un système mécanique d’ouverture et de fermeture de certains carreaux des serres afin de contrôler la température et l’humidité à l’intérieur, un travail auparavant fait de façon manuelle. C’est ce système, pourtant âgé de seulement cinq ans, qui cause des soucis.

« Nos serres n’étaient pas nécessairement conçues pour recevoir des ouvrants mécanisés, et dans certains cas, ça cause des petits tracas », a indiqué Marie-Claude Limoges, soulignant bien qu’il ne s’agissait pas d’un jugement d’expert. « [Le 24 juin], ça a trop ouvert, on ne sait pas pourquoi. […] Le bras a forcé, les verres gondolaient et ont fini par céder. » Cette serre a été construite en 1984.

La CNESST a ouvert un dossier sur la situation. Le Jardin botanique a embauché une firme spécialisée afin de tenter de trouver une solution au problème.

C’est la deuxième fois que des serres des musées municipaux d’Espace pour la vie donnent des maux de tête à l’interne au cours de l’été 2023. En juillet, La Presse avait révélé que le tout nouvel Insectarium de Montréal, construit en forme de serre, connaissait des surchauffes problématiques quand le soleil resplendit à l’extérieur.