Le café-resto Bab Sharqi, établissement de l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, visé à répétition par des cocktails Molotov dans la dernière année, voit son permis de restaurant révoqué par la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec (RACJ).

L’établissement situé rue Deslauriers dans un secteur industriel avait fait l’objet d’une convocation d’urgence de la RACJ l’été dernier. La police rapportait alors que le restaurant avait été la cible de coups de feu.

Le café-resto a été visé par des actes criminels au moins une dizaine de fois depuis novembre 2022, selon la décision de la Régie.

Le 19 mars dernier, peu avant 4 h, des projectiles avaient été tirés sur une vitre de l’établissement. De 10 à 15 clients se trouvaient à l’intérieur. Sur place, les policiers ont relevé quatre impacts de balles dans la vitrine du restaurant. Ces balles ont percuté les bouteilles d’alcool derrière le comptoir-bar juste au-dessus de l’endroit où se trouvait la serveuse.

Le visionnement des caméras de surveillance a permis aux autorités de voir un véhicule s’immobiliser en face du commerce et un homme armé en sortir pour se diriger vers le restaurant. Celui-ci a ensuite tiré cinq coups de feu en direction de l’établissement, puis a regagné son véhicule pour prendre la fuite.

Visé une dizaine de fois

« Plusieurs atteintes à la sécurité publique et à la tranquillité publique sont observées par les policiers dans l’établissement de novembre 2022 à mars 2023 », résume-t-on dans la décision.

Le 9 novembre, au milieu de la nuit, un suspect fracasse la vitrine de l’établissement avec un bâton de baseball alors qu’un autre lance deux cocktails Molotov à l’intérieur. Les tables et les chaises de l’établissement prennent feu.

Le matin du 23 novembre, le propriétaire de l’endroit constate que les caméras de surveillance de son établissement ne fonctionnent plus. Il se rend alors sur place et remarque deux hommes rôdant autour du restaurant. Pris sur le fait, les individus s’éloignent en déposant une bouteille en dessous d’un véhicule. Lorsque les policiers arrivent, le propriétaire leur remet la bouteille qui contient un liquide jaune dégageant une odeur d’essence.

En mars, une arme de poing est retrouvée sur un individu rôdant autour du restaurant.

Les autorités notent lors d’une intervention au restaurant la présence d’équipement relié à la consommation de chicha.

La Régie reproche au propriétaire de ne plus remplir une condition liée à son permis d’alcool puisqu’il a perdu le droit d’occupation du local dans lequel se trouve l’établissement.