Le Réseau de transport de Longueuil (RTL) espère voir le nombre de pannes diminuer rapidement dans le Réseau express métropolitain (REM). À partir du 21 août, les nouvelles lignes d’autobus seront mises en fonction et la société avoue qu’il ne lui sera pas aussi facile de dépanner CDPQ Infra.

Trois pannes ont perturbé le service du REM depuis son lancement, forçant le RTL à envoyer des autobus pour permettre aux usagers de se rendre à Montréal malgré tout. D’autres interruptions pourraient d’ailleurs survenir dans les prochaines semaines, a prévenu la filiale de la Caisse de dépôt. Mais une date butoir approche.

« Notre réseau va bientôt être entièrement redéployé, donc c’est certain que ça ne pourra pas être la même force de frappe à notre niveau d’ici quelques semaines. Il y a des discussions à avoir pour la suite, mais ce qui est sûr, c’est que le RTL tout seul, on n’y arrivera pas », explique le directeur de la planification du réseau de transport longueuillois, Nicolas Tanguay, en entrevue avec La Presse.

Son groupe, qui fera ce vendredi un bilan de la première semaine du REM, avait dévoilé sa « refonte majeure » dès mars dernier en prévision de l’arrivée du train léger, qui a été retardée trois fois. Dès le 21 août, 29 lignes desserviront dorénavant les trois stations sur la Rive-Sud, avec des temps de parcours améliorés, tandis que plusieurs lignes locales seront bonifiées pour mieux desservir les centres commerciaux, parcs industriels, établissements d’enseignement et de santé sur le territoire.

L’idéal serait que cette période de rodage soit conclue [avant le 21 août].

Nicolas Tanguay, directeur de la planification du RTL

« On voudrait au minimum que les gros problèmes soient résolus. On comprend qu’il va y avoir d’autres choses qui vont ressortir, c’est certain – on n’a pas vécu d’hiver encore avec le REM –, mais tous les gros bogues, il faut que ça soit réglé avant le 21 août pour notre rentrée, et qu’on puisse se concentrer sur la façon d’amener les gens au REM et d’aller chercher de nouvelles clientèles », résume-t-il.

Une « police d’assurance » à déterminer

Une force de frappe moindre ne signifie pas pour autant que le nombre d’autobus sera insuffisant pour dépanner en cas de besoin, assure le directeur. « Je veux être clair : on ne laissera personne tomber non plus. On va trouver des solutions. La question, en fait, c’est qu’il faut déterminer avec l’ARTM quelle police d’assurance on veut prendre pour les prochains mois », illustre le directeur.

« Une rame de REM, c’est 600 personnes. Un autobus, on peut y entasser peut-être jusqu’à 60 personnes. Autrement dit, juste une rame en panne, pour transporter le même nombre de passagers, c’est 10 autobus. On comprend qu’on ne peut pas fournir un service équivalent avec notre refonte, mais ça prendra un minimum pour s’assurer que les gens ne soient pas pris en otage en cas de panne », poursuit M. Tanguay. Les trains circulant toutes les 3 minutes 45 secondes durant les heures de pointe, la demande pourrait être élevée.

Depuis le 31 juillet, jour 1 du REM, les bus de Longueuil ne circulent plus sur le pont Samuel-De Champlain, mais le reste du réseau du RTL est encore inchangé.

« On était 100 % prêts à déployer entièrement, mais on aurait eu un changement en plein milieu et, surtout, une troisième modification en moins de deux mois », explique M. Tanguay, dont les équipes ont préféré attendre le 21 août, une date conventionnée où les horaires de la rentrée entrent en vigueur.

Cette période de transition est la bienvenue, puisqu’elle permet actuellement au RTL de « réagir plus facilement et de se concentrer sur le REM », affirme son directeur de la planification. « Disons que cette semaine, on est contents de ne pas avoir à gérer le REM et notre nouveau réseau en même temps, parce que sincèrement, nos équipes auraient eu de la misère à suivre », concède-t-il.

Par courriel, CDPQ Infra rappelle de son côté que le plan de relève en cas de panne persistera « tant en période de rodage que par la suite ». Plus tôt, lundi, alors qu’une panne de plus d’une heure avait affecté le REM en pleine heure de pointe au premier jour de sa mise en service, l’organisation avait prévenu que ces difficultés étaient normales en « période de rodage ». « Il n’en demeure pas moins que tous les efforts sont entrepris pour limiter de telles situations », a toutefois assuré le porte-parole Marc-André Tremblay.

Un « tournant »

Plus tôt, jeudi, La Presse rapportait que maintenant que l’antenne Rive-Sud du Réseau express métropolitain était inaugurée, Longueuil attendait avec impatience des nouvelles de sa propre antenne de métro léger, à l’étude depuis quelques années. Jusqu’ici, le RTL, lui, n’est pas « encore impliqué dans les discussions », le projet ayant été entièrement confié à CDPQ Infra. Mais Nicolas Tanguay le reconnaît d’emblée : ce pourrait être un « tournant ». « Après, le lien est-ouest, ça se ferait sur Taschereau, la 132, la 30 ? Il y a plein de corridors possibles. Il faudra d’abord voir quelle sera la proposition et on pourra discuter des éléments d’opportunité que ça va amener en termes de développement sur la Rive-Sud », conclut le gestionnaire.