La Ville de Montréal lance un appel à la prudence, soulignant que les incendies de forêt qui ravagent le nord de la province et enfument la métropole peuvent aussi se produire en ville.

Le Grand Montréal compte plusieurs kilomètres carrés de zones boisées et les incendies y sont possibles, a souligné Marie-Andrée Mauger, l’élue responsable de l’environnement au sein de l’administration Plante. Le réchauffement climatique en augmente d’ailleurs les risques.

« Les épisodes de sécheresse augmentent, ce qui crée des conditions propices à des embrasements dans les forêts, même en milieu urbain », a averti Mme Mauger mercredi. « C’est très important d’y accorder aussi de l’attention. »

Le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) rappelle souvent aux fumeurs de redoubler de prudence avec leur mégot de cigarette, a souligné l’élue. « J’en appelle aux personnes de s’équiper d’un cendrier de poche s’il n’y a pas de cendrier public à proximité », a-t-elle dit.

« Il faut que ce soit un effort collectif. Moi, je suis prête à regarder s’il faut plus de cendriers de la Ville de Montréal dans certains endroits publics », a ajouté la mairesse Valérie Plante en fin d’avant-midi. « Et vraiment, de grâce, les fumeurs et fumeuses : lancer son mégot par terre, en 2023, c’est dégueux. Voyons donc… Ça ne se fait pas. Je crois qu’on devrait être vraiment plus conscient de ça. »

Mme Mauger prenait la parole dans le cadre du dévoilement du bilan 2022 de la qualité de l’air à Montréal, alors que le 7 juin marque la Journée de l’air pur au Canada.

La métropole a connu quatre jours de smog pendant les 12 mois de 2022, mais aussi 33 jours de mauvaise qualité de l’air. Il s’agit d’une hausse marquée par rapport aux deux années précédentes, pendant lesquelles la pandémie avait radicalement réduit le nombre de voitures sur les routes.

Trente-trois jours de mauvaise qualité de l’air, « c’est quand même moins qu’en 2019, où on en avait compté 39, mais on voit vraiment que c’est l’utilisation de la voiture [qui est responsable]. Beaucoup d’auto-solo », a-t-elle dit. « Ça, ce sont des choses sur lesquelles on peut agir. »

En 2022, « l’ensemble des jours de smog se concentre durant la période hivernale », indique le bilan sur la qualité de l’air. « En effet, il n’y a eu aucun jour de smog estival durant l’année, comparativement aux quatre jours observés en 2021, lesquels ont été causés par les particules fines provenant des feux de forêts du nord-ouest de l’Ontario et du Manitoba. »

Le retour des feux d’artifice à La Ronde, après deux années d’annulation, a aussi alourdi le bilan 2022.

« Les feux d’artifice ont été responsables de la mauvaise qualité de l’air enregistrée dans les soirées du 25 juin ainsi que des 20 et 27 juillet et des 3 et 4 août 2022 », indique le bilan de la qualité de l’air. « De nombreux produits chimiques sont utilisés dans les mélanges pyrotechniques afin d’obtenir des couleurs vives et des effets visuels éblouissants. Ces couleurs proviennent d’une grande variété de composés métalliques, en particulier de sels métalliques. »

A contrario, les auteurs du bilan se réjouissent de voir que « les concentrations de benzène mesurées dans le secteur est de Montréal ont diminué et se sont stabilisées ».