La Société de transport de Montréal (STM) aurait « quand même des enjeux financiers » si l’achalandage revenait à 100 % du niveau prépandémique, avoue sa directrice générale. D’ici un plan clair de Québec, son groupe travaille actuellement au développement de « pistes récurrentes » de réduction de dépenses.

« On parle beaucoup d’achalandage, de revenus clients. Oui, on a perdu des revenus clients pendant la pandémie, mais même si on avait 100 % de clientèle, présentement, j’aurais quand même des enjeux financiers à balancer le budget. C’est vraiment le modèle de financement qui ne répond plus : les dépenses croient plus vite que les revenus », a martelé mardi Marie-Claude Léonard, alors qu’elle répondait aux questions des élus du conseil municipal en plénière.

En 2024, pour arriver à « livrer la même offre de service » qu’en 2023, Mme Léonard affirme qu’elle aura besoin « de l’appui de tous les partenaires », au fur et à mesure que l’achalandage revient à la normale dans les réseaux de transport collectif.

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Marie-Claude Léonard, directrice générale de la STM

Qui plus est, de nombreux enjeux, dont l’entretien majeur des trains AZUR, accentueront forcément les besoins. « Ça va mettre une pression dans les années futures et on va demander plus d’argent dans les années futures », reconnaît clairement la gestionnaire.

Moins de dépenses récurrentes ?

N’empêche, dans l’attente du plan de financement sur cinq ans du transport collectif, que doit en théorie dévoiler la ministre des Transports Geneviève Guilbault cet automne, la STM affirme déjà mener certaines démarches pour réduire ses dépenses dites « récurrentes » et fréquentes.

Au mois de février dernier, la STM avait déjà annoncé un vaste « plan de réduction des dépenses non récurrentes » d’environ 18 millions pour réduire son trou budgétaire. « Mais on a vraiment un plan qu’on travaille pour arriver avec des annonces et être capables d’avoir des pistes récurrentes de réduction des dépenses », a soutenu Mme Léonard.

Plusieurs de ces « pistes récurrentes » sont en analyse, mais se feront sur « des cycles un peu plus longs » pour bien absorber leur mise en place, a-t-elle soutenu.

D’ici l’automne, son groupe projette par ailleurs de dévoiler de « nouvelles familles de services » à travers le réseau de bus, notamment. « On va venir caractériser notre offre de service pour qu’elle soit facile à comprendre, et qu’on démontre à quel point notre offre de bus est fréquente dans nos grands axes forts. Il y aura sûrement des annonces à faire pour septembre », a encore insisté la DG.

À ce jour, la société traîne toujours un manque à gagner d’environ 23 millions, qui sera toutefois pris en charge par l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). Dès cet automne, environ 75 lignes de bus de la STM bénéficieront donc bel et bien d’améliorations de service. De façon générale, le réseau aura une hausse de service d’environ 3 % par rapport à l’automne 2022. Le service dans le métro, toutefois, demeurera inchangé ; on y ajoutera plutôt une soixantaine de ressources supplémentaires en sécurité et en nettoyage, une mesure qui devrait coûter environ cinq millions de dollars, a indiqué Mme Léonard mardi.