Dans Parc-Extension, « les rats ont remplacé les chiens », a lancé jeudi la conseillère municipale d’opposition Mary Deros, qui dénonce l’insalubrité grandissante dans son quartier.

L’élue a reproché à l’administration locale de l’arrondissement et à l’administration montréalaise centrale – toutes deux contrôlées par Projet Montréal – de ne pas en faire assez pour assurer la propreté dans ce secteur défavorisé et densément peuplé.

« J’habite dans Parc-Extension depuis 50 ans et je suis élue depuis 25 ans. En cinq décennies, je n’ai jamais vu le quartier aussi sale. Les déchets nuisent à la réputation, à l’image et à la qualité de vie », a dit Mme Deros. « L’arrondissement a carrément perdu le contrôle. »

La conseillère municipale aimerait que les services municipaux distribuent davantage de récipients fermés pour l’enlèvement des ordures, consacrent davantage d’heures de nettoyage aux rues de l’arrondissement et affectent davantage d’inspecteurs chargés de sévir contre les délinquants.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Mary Deros, conseillère municipale d’opposition dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension

La conférence de presse de Mme Deros a été organisée par Ensemble Montréal – sa formation politique – devant un amoncellement d’ordures, sur un terrain privé.

Mme Deros a expliqué que les rats n’avaient pas littéralement remplacé les chiens dans tout l’arrondissement, mais que la vermine pourrissait bel et bien la vie de résidants.

« Quand on voit les rats pendant la journée qui circulent, ce n’est pas agréable », a-t-elle dit. « J’ai eu une amie qui, en sortant de chez elle […], a été mordue. Elle a été à l’hôpital pour avoir une injection. »

La mairesse d’arrondissement réagit

La mairesse de l’arrondissement Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension a dénoncé la sortie de Mme Deros et défendu son bilan.

« Je trouve ça vraiment déplorable. On vient ternir l’image de tout un quartier », a fait valoir Laurence Lavigne-Lalonde en entrevue téléphonique. « Il y a des enjeux, mais ils sont limités à certains endroits. On a un quartier qui n’a pas besoin d’être étiqueté comme ça. »

Mme Lavigne-Lalonde a fait valoir que son administration avait déjà augmenté de façon importante la présence d’inspecteurs de la propreté sur le terrain et travaillait activement à lutter contre les dépôts sauvages.