Les policiers montréalais pourraient obtenir des hausses de salaire cumulées d’environ 11,4 % au cours des cinq prochaines années, en vertu d’une entente de principe avec la Ville de Montréal qui sera votée cette semaine. La prime métropole des patrouilleurs bondira aussi de près de 8 % pendant ce temps.

Cette information, d’abord révélée par Radio-Canada mardi, a été confirmée à La Presse mardi par des sources policières qui n’étaient pas autorisées à en parler publiquement.

Avec une rétroaction salariale à compter du 1er janvier 2022, les hausses de salaire correspondront à environ 2,25 % en 2022, 2 % en 2023, 2,15 % en 2024, puis 2,5 % en 2025 et en 2026. Pendant ce temps, l’augmentation de la « prime de métropole », remise aux corps policiers de niveau 5 desservant plus d’un million de personnes, bondira respectivement de 1,75 %, puis 3 %, 0,85 %, 0,5 % et 1,5 %.

Cette entente inclurait également une prime de 1 % qui s’ajoute en 2025 et en 2026 pour les policiers travaillant sur la patrouille quotidienne. L’objectif avoué est d’inciter ces derniers à demeurer en poste dans les secteurs jugés plus « chauds » de la métropole.

Deux séances de vote électronique sont prévues, ce mercredi et ce jeudi, afin que les quelque 4500 membres de la Fraternité des policiers et policières de Montréal (FPPM) se prononcent sur les détails de cette entente. D’autres discussions pourraient être tenues avant une signature officielle, suivant ce vote.

Objectif recrutement

Signe que le recrutement continue d’être un enjeu à l’interne, une mesure serait également prévue pour mieux rémunérer les recrues qui entrent comme constable, en faisant en sorte que celles-ci commencent directement au même échelon qu’un agent permanent. On garantira également aux nouveaux policiers d’obtenir au moins un week-end de congé tous les 35 jours.

L’an dernier, le SPVM avait échoué à augmenter ses effectifs. Malgré 208 nouvelles embauches en 2022, il y avait à la fin de l’année 27 policiers de moins SPVM que l’année précédente, en raison des 235 départs à la retraite et démissions. L’objectif de Montréal était alors d’embaucher 282 policiers supplémentaires.

À noter : la dernière mouture de la convention collective avait été signée juste avant les élections de 2017, sous l’administration de Denis Coderre. Couvrant la période du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2021, le document prévoyait une hausse globale de la rémunération des policiers de 20,75 % sur sept ans.

Ce montant était alors supérieur à l’augmentation salariale de 17,5 % consentie aux policiers de la Sûreté du Québec (SQ) pour un contrat de travail de même durée.