Ajout de constables spéciaux, de préposés à l’entretien et d’« ambassadeurs de sûreté » : la Société de transport de Montréal (STM) prévoit 60 embauches pour améliorer la sécurité dans le métro et dans les autobus, a appris La Presse.

Ce qu’il faut savoir

  • La STM embauchera d’ici novembre une vingtaine de nouveaux constables spéciaux, ou inspecteurs, afin de patrouiller dans le métro et les bus.
  • Une vingtaine de préposés à l’entretien supplémentaires seront également en fonction d’ici cet été, afin de rendre le réseau plus propre, notamment à Berri-UQAM.
  • De nouveaux agents de sûreté débarqueront dans le métro dès cet été afin de détecter des situations potentiellement problématiques. Ils ne pourront toutefois intervenir auprès d’usagers.

Des constables en plus

Devant la flambée de la violence touchant les transports en commun au Canada, la STM dévoilera jeudi son « plan d’action renforcé » en sécurité. La société prévoit notamment « ajouter une vingtaine » de constables spéciaux, souvent appelés inspecteurs, dans son réseau d’ici novembre. Le tout se fera « graduellement » dès l’automne, affirme la directrice générale, Marie-Claude Léonard.

L’objectif est vraiment d’avoir plus de gens visibles sur le terrain, et d’être au bon endroit au bon moment.

Marie-Claude Léonard, directrice générale de la Société de transport de Montréal

Ces nouveaux effectifs seront surtout déployés dans certains « secteurs névralgiques » du réseau. « Certes, on peut penser à la station Berri-UQAM, mais plus globalement, ils seront partout sur le réseau », dit-elle.

Propreté et sentiment de sécurité

La STM dit aussi vouloir tenir compte de la dégradation de la propreté de certaines stations qui « a un impact important » sur le sentiment de sécurité des usagers. Le transporteur a ainsi décidé de créer dès cet été une vingtaine de nouveaux postes affectés au nettoyage dans les stations. « On va viser particulièrement les stations du centre-ville, qui sont très touchées », affirme Mme Léonard. Elle cite notamment Berri-UQAM à nouveau, mais aussi la station Atwater sur la ligne verte. « On sent que les besoins sont plus grands […] pour ce qui est de la présence de déchets dans nos installations », poursuit la DG.

Une nouvelle escouade « sûreté »

À partir de cet été, vous verrez aussi de nouveaux « ambassadeurs de sûreté » dans le métro. Ces employés, reconnaissables à leur uniforme, auront pour mandat d’« assurer une présence rassurante pour les usagers, en plus de détecter des éléments de sécurité » potentiellement problématiques, affirme Marie-Claude Léonard. « Ça va impliquer une formation spécifique de 80 heures. Ils vont pouvoir faire de la désescalade, mais ne pourront pas faire d’intervention ni employer la force. Ça nous fera ensuite un bassin de gens pouvant devenir des constables spéciaux », poursuit la directrice. Elle dit ainsi s’être inspirée de pratiques à Los Angeles, San Francisco et Philadelphie.

Toutes les mesures citées plus haut se financeront à même le budget 2023 de la STM. Leur coût total n’a pas été précisé.

Une violence accrue

Depuis le début de janvier, de nombreux évènements violents se sont produits dans le réseau de la Toronto Transit Commission (TTC). La sécurité y a d’ailleurs été fortement resserrée. En Colombie-Britannique, le syndicat des chauffeurs d’autobus de West Vancouver a aussi réclamé un renforcement des mesures de sécurité, après une série d’évènements violents survenus ces dernières semaines. Les inspecteurs et chauffeurs montréalais ont fait de même à la fin du mois d’avril. Mme Léonard ne s’en cache pas : « On fait face à des comportements humains complexes qui sont parfois plus imprévisibles. » « Le métro demeure sécuritaire, on tient à le dire, mais actuellement, c’est l’incivilité qui dérange, on en est conscients. »

Nous sommes confiants que les mesures annoncées [ce jeudi] contribueront à faire une différence, mais nous devons aller plus loin et nous avons la volonté de le faire, avec nos partenaires et les acteurs clés du milieu.

Éric Alan Caldwell, président de la STM, dans une déclaration écrite

Pas de « solution miracle »

La directrice générale de la STM le reconnaît : « l’ajout de ressources n’est pas une solution miracle ». « Ça prend un peu de tout : des campagnes, de la présence, et il faut rediriger les gens vulnérables vers les bonnes ressources. » Elle se joint d’ailleurs à l’Association canadienne de transport urbain (ACTU), qui a réclamé en avril que les gouvernements financent davantage « l’accès et l’admission de nuit aux services sociaux, afin que les personnes ayant besoin d’aide évitent de s’abriter » dans les infrastructures de transport collectif. « On est en train de travailler avec nos partenaires pour voir ce qu’on peut faire », conclut Mme Léonard, en rappelant qu’une « présence accrue » a déjà été assurée ces derniers mois au centre-ville.