Fini les cônes laissés à l’abandon ? La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, veut croire que oui. Québec ramassera dorénavant les cônes orange au bout de 72 heures d’inactivité sur un chantier, a-t-elle annoncé lundi. Dès décembre, le gouvernement installera aussi des « glissières métalliques » plutôt que des cylindres de couleur en zone de travaux.

72 heures… plutôt que 24

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« S’il y a au moins 72 heures d’inactivité, on va retirer les cônes et les remettre pour la suite du chantier », a expliqué la ministre Guilbault.

« S’il y a au moins 72 heures d’inactivité, on va retirer les cônes et les remettre pour la suite du chantier. Je pense qu’on a un devoir d’exemplarité comme gouvernement. Déjà avec ça, on va donner le ton », a expliqué Mme Guilbault en lever de rideau du Forum stratégique sur le transport de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Cette annonce survient près d’un mois après le Sommet sur les chantiers de la Ville de Montréal, qui avait évoqué un « délai maximal de 24 heures » pour l’installation et le démontage de la signalisation des chantiers. L’élue responsable du transport et de la mobilité au comité exécutif, Sophie Mauzerolle, a salué lundi l’annonce de la ministre, parlant d’une « volonté collective de revoir nos façons de faire ». « Que ce soit 12, 24 ou 72 heures, ça demeure une nette amélioration par rapport à ce qu’on avait avant. D’une manière ou d’une autre, je pense que ça va être très positif », a-t-elle dit en marge de l’évènement.

Plus de petits cônes

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D’ici juin, le ministère des Transports et de la Mobilité durable modifiera ses normes de signalisation pour « encourager davantage le recours aux petits cônes quand ce sera possible ».

Plus globalement, Québec affirme vouloir « resserrer » les façons de gérer les travaux, surtout au centre-ville. Ainsi, d’ici juin, le ministère des Transports et de la Mobilité durable modifiera également ses normes de signalisation pour « encourager davantage le recours aux petits cônes quand ce sera possible ». Il s’agissait aussi d’une demande de l’administration de Valérie Plante. Mme Guilbault dit également souhaiter des « habillages de chantier plus en phase avec les styles de chaque quartier », évoquant notamment des « clôtures opaques, par exemple ». Son ministère promet également des « modifications techniques » dans les prochains mois, qui toucheront les barrières installées près des trottoirs, lesquelles deviendront plus petites afin d’avoir « plus de fluidité ». Il est aussi envisagé de créer un pictogramme plus clair pour les trottoirs barrés. Enfin, une troisième planche horizontale sera ajoutée aux barrières bloquant les trottoirs, afin d’en bonifier la détection par les personnes non voyantes.

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Dans la foulée des révélations de La Presse sur la présence de cônes depuis au moins 16 ans en bordure des entrées du tunnel Ville-Marie, la ministre Geneviève Guilbault a affirmé lundi qu’une centaine de cônes avaient été ramassés à Montréal dans les dernières semaines. « On a fait le ménage du printemps pour tout le monde », a-t-elle blagué.

En décembre, bonjour les glissières

En décembre, Québec franchira une autre étape en cherchant coûte que coûte à « installer plutôt des glissières métalliques que des cônes orange pour faire la séparation nécessaire encadrant les chantiers », a affirmé la ministre. « Ça sera peut-être moins agressant, toujours dans cette recherche de cet équilibre entre un ménage visuel, la fluidité, mais toujours l’aspect sécuritaire », a-t-elle expliqué. « Ça va faire une différence pour le citoyen, pour la perception de la ville, et aussi sur une espèce de frustration à l’effet qu’il y a toujours des cônes », a réagi le président de la CCMM, Michel Leblanc, en parlant de ce qu’il perçoit comme un réel « changement de culture organisationnel ».

Nouvelles normes de signalisation

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Cônes orange abandonnés à l’entrée du tunnel Ville-Marie, rue Saint-Antoine

D’ici l’été, le Ministère prévoit également changer ses normes de signalisation au centre-ville de Montréal, dans les « zones densément peuplées avec des limites de vitesse entre 30 et 40 km/h ». Une catégorie de vitesse inférieure à 60 km/h sera notamment ajoutée ; on devrait y afficher une signalisation moins lourde que sur les autoroutes, entre autres. « On veut que ce soit moins mur-à-mur », a dit la ministre des Transports et de la Mobilité durable, en citant comme priorités « l’empiétement sur l’espace public » ainsi que l’accès aux commerces et au stationnement.

Des logiciels connectés ?

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L’un des mandats de la « cellule innovation » sera de travailler à une éventuelle « connexion » des différentes plateformes technologiques comme le Système de gestion des entraves (SGE) du ministère des Transports et l’Assistant à la gestion des interventions dans la rue (AGIR) de la Ville de Montréal.

Québec s’engage à créer une « cellule innovation » qui travaillera à faire un « recensement des meilleures pratiques » en matière de gestion des travaux publics. L’un de ses mandats sera de travailler à une éventuelle « connexion » des différentes plateformes technologiques comme le Système de gestion des entraves (SGE) du ministère des Transports et l’Assistant à la gestion des interventions dans la rue (AGIR) de la Ville de Montréal. Les deux systèmes accomplissent sensiblement la même tâche, soit cartographier les chantiers sur le territoire. « On est bien outillés pour pouvoir le faire », a réagi Sophie Mauzerolle, se montrant ouverte à entamer cette « connexion ». « Jusqu’ici, force est de constater que ça a souvent été fait à la dernière minute, même souvent sans coordination », a de son côté souligné Michel Leblanc, en appelant les autorités à passer à l’action rapidement.

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    Dans la foulée des révélations de La Presse sur la présence de cônes depuis au moins 16 ans en bordure des entrées du tunnel Ville-Marie, la ministre Guilbault a d’ailleurs révélé lundi qu’une centaine de cônes ont été ramassés à Montréal dans les dernières semaines. « On a fait le ménage du printemps pour tout le monde », a-t-elle ironisé, en reconnaissant qu’une « habitude s’est développée de laisser » les cônes sur place.