Les cônes orange déposés au centre-ville depuis au moins 16 ans ne constituent pas un cas unique : La Presse a découvert deux autres lieux de la métropole dans la même situation, mercredi, alors que la mairesse de Montréal exprimait son mécontentement.

En plus de la voie d’accès au tunnel Ville-Marie via la rue de la Cathédrale1, le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) laisse aussi des cônes le long des bretelles d’accès situés rue Saint-Antoine et avenue Viger. Dans ces cas aussi, les cônes sont présents sur la totalité des images des lieux archivées par Google Street View depuis ses débuts, en 2007. Impossible de savoir s’ils étaient là auparavant.

  • Cônes abandonnés à l’entrée du tunnel Ville-Marie, rue Saint-Antoine, mercredi

    PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

    Cônes abandonnés à l’entrée du tunnel Ville-Marie, rue Saint-Antoine, mercredi

  • Des cônes au même endroit, en octobre 2007…

    CAPTURE D’IMAGE DE GOOGLE STREET VIEW

    Des cônes au même endroit, en octobre 2007…

  • En juin 2009

    CAPTURE D’IMAGE DE GOOGLE STREET VIEW

    En juin 2009

  • En août 2011

    CAPTURE D’IMAGE DE GOOGLE STREET VIEW

    En août 2011

  • En juin 2012

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    En juin 2012

  • En juillet 2014

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    En juillet 2014

  • En juin 2015

    CAPTURE D’IMAGE DE GOOGLE STREET VIEWCAPTURE D’IMAGE DE GOOGLE STREET VIEW

    En juin 2015

  • En août 2016

    CAPTURE D’IMAGE DE GOOGLE STREET VIEW

    En août 2016

  • En août 2017

    CAPTURE D’IMAGE DE GOOGLE STREET VIEW

    En août 2017

  • En août 2019

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    En août 2019

  • En octobre 2020

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    En octobre 2020

  • En octobre 2021

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    En octobre 2021

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La rue Saint-Antoine et l’avenue Viger sont situées juste en bordure du site patrimonial du Vieux-Montréal, inscrit au Registre du patrimoine culturel du Québec. Le paysage urbain est strictement réglementé à l’intérieur de ce territoire.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Cônes abandonnés à l’entrée du tunnel Ville-Marie, avenue Viger, mercredi

« Les cônes sont entreposés dans l’emprise de l’autoroute », a indiqué Louis-André Bertrand, porte-parole du Ministère, par courriel. En « période estivale », ils sont placés à cet endroit afin de procéder plus rapidement à la fermeture du tunnel, les nuits de semaine. « Cela permet aux équipes du Ministère de s’installer plus rapidement pour débuter leurs travaux et de limiter la livraison fréquente de balises sur le terrain. C’est le cas pour l’ensemble des bretelles d’entrée du tunnel qui sont fermées », a-t-il continué. Mission ces nuits-là : changer certaines des 6000 ampoules éclairant le tunnel.

« On doit revoir cette pratique-là », dit Plante

Interpellée sur la question, la mairesse de Montréal a critiqué les façons de faire du ministère des Transports et la Mobilité durable.

« C’est évident qu’un cas comme celui-là, où des cônes sont laissés là “au cas où”, ce n’est pas une bonne pratique. On doit revoir cette pratique-là », a-t-elle dit en marge d’un discours. « Je suis assez d’accord qu’il faudrait les enlever. […] Ça peut bien être entreposé ailleurs et on pourra les déployer rapidement. »

L’administration de Valérie Plante vient justement de tenir – avec le Ministère et d’autres acteurs du monde de la construction – un sommet sur les chantiers.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Tout le monde met des cônes orange. On a tous une responsabilité de bien s’en occuper et d’avoir une meilleure coordination. Ce cas-là montre la pertinence de travailler en équipe pour revoir certaines règles. On est en discussion avec eux pour revoir certaines règles.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Glenn Castanheira, qui représente les commerçants du cœur de Montréal à titre de président de Montréal centre-ville, a indiqué à La Presse que ces deux nouveaux cas étaient le symptôme d’un mal plus grand.

« Ce n’est clairement pas un cas isolé, a-t-il affirmé. On fait face à un problème systémique. »

Cônes disparus

Si le Ministère assure que ses cônes sont seulement entreposés en bordure de route pendant l’été, les photos de Google Street View suggèrent plutôt qu’ils y sont au moins dès avril et au moins jusqu’à novembre.

Mercredi, les accès au tunnel via l’avenue Viger et la rue Saint-Antoine étaient déjà bordés de cônes, même si les fermetures nocturnes fréquentes ne commenceront qu’au mois de mai.

Les cônes de l’accès de la rue de la Cathédrale, eux, avaient disparu. Ils ont été « retirés [à cause d’]une pause de longue durée des travaux », a indiqué M. Bertrand, sans préciser de quels travaux il s’agissait.

Le ministère des Transports et de la Mobilité durable a fait valoir que ses cônes entreposés en bordure de route ne nuisaient à personne. « Ils ne se trouvent […] pas devant un immeuble ou un commerce, a dit Louis-André Bertrand. Ils ne nuisent également pas à la circulation des usagers de la route. »

Le Ministère compte-t-il revoir ses façons de faire ? Silence radio du MTMD.

1. Lisez l’article « Tronçon du centre-ville de Montréal : 16 ans de cônes »