Des drones patrouillent dans les tunnels en construction du REM depuis qu’un jeune homme en mal de sensations fortes s’est introduit dans l’un d’eux l’été dernier, a appris La Presse.

L’amateur d’exploration urbaine (« urbex ») a publié une vidéo de son intrusion sur les réseaux sociaux, mettant en relief une importante faille de sécurité sur le chantier.

« Exploration du tunnel du REM vers l’aéroport YUL », a écrit l’internaute, que La Presse a choisi de ne pas identifier. Sur les images, on voit le jeune homme pénétrer profondément dans le tunnel après un passage sur des rails. Des véhicules en marche sont présents.

CDPQ Infra a signalé l’évènement aux autorités.

« L’intrusion a fait l’objet d’une dénonciation auprès des autorités policières », a indiqué Michelle Lamarche, porte-parole de l’organisation. « Nous déplorons que les chantiers, quels qu’ils soient, fassent l’objet d’introductions occasionnelles non autorisées, motivées possiblement par l’accès à un endroit interdit, ou encore, dangereux. »

« Nos installations présentent de nombreux dangers, a-t-elle ajouté. Une introduction par effraction pourrait être fatale. Les dangers liés à la circulation du matériel roulant et à l’électrification du réseau sont réels. »

Des patrouilles de drones

Depuis l’intrusion de l’été dernier, les équipes du REM ont rehaussé leur vigilance quant à la sécurité des tunnels.

« Nous avons renforcé nos mesures de sécurité, notamment par des patrouilles sur la route et sur les voies et de la surveillance par drones », a indiqué Mme Lamarche. « Nos chantiers comprennent des barrières physiques, des caméras, des capteurs de détection de chaleur et de mouvements et de l’affichage. »

Selon le spécialiste en sécurité Michel Juneau-Katsuya, ex-agent du Service canadien du renseignement de sécurité, l’intrusion soulève des questions de sécurité quant au chantier.

« C’est l’intégrité du système, l’intégrité de la sécurité des lieux qui compte et qu’on vient de prendre en défaut, a-t-il dit en entrevue téléphonique. C’est un indicateur du manque de sécurité du chantier. Et là, quelque part, il y a une faute. » Il a souligné qu’un chantier abrite souvent du matériel sensible ou facile à saboter.

Une intrusion dans le tunnel une fois qu’il sera en service constituera un problème beaucoup plus grave. « D’un point de vue terroriste, ce n’est pas une grosse menace puisqu’il n’y a pas de public qui va y avoir accès. Ce n’est pas encore utilisé, a dit M. Juneau-Katsuya. Si c’était déjà en opération, là on aurait un problème beaucoup plus sérieux […] parce que les transports en commun sont toujours la cible première des terroristes en général. »