Montréal devrait changer son logo afin d’y afficher systématiquement son statut de « métropole francophone des Amériques », suggère le comité créé par l’administration Plante pour valoriser le français.

Le groupe présidé par l’ex-ministre Louise Harel s’inspire de Québec, dont la signature graphique inclut depuis 2014 le slogan « L’accent d’Amérique ».

IMAGE FOURNIE PAR LA VILLE DE MONTRÉAL

Le nouveau logo proposé par le comité

Un tel changement à Montréal permettrait d’« affirmer le caractère francophone de la Ville », explique le comité dans un rapport rendu public cette semaine en vue de son étude par le conseil municipal. « Plusieurs villes se sont dotées d’énoncés de positionnement ou de logos pour exprimer ce qui les distingue. »

Selon la proposition graphique incluse dans le rapport, les mots « Métropole francophone des Amériques » seraient insérés sous « Montréal », à gauche de la rosace rouge qui constitue l’emblème de la Ville.

Symboliquement, c’est très important d’avoir une affirmation de ce qu’est et de ce que veut être Montréal. Et de l’exprimer de façon généralisée.

Louise Harel, en entrevue téléphonique

L’administration Plante n’a pas commenté spécifiquement cette proposition. « Les réflexions et recommandations énoncées donnent des pistes concrètes pour accentuer ce rayonnement, nous allons prendre le temps d’analyser chacune d’elles et nous y donnerons suite prochainement », a réagi la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier, dans une déclaration écrite.

« La langue française constitue le ciment de la société montréalaise. Elle est une langue de cohésion sociale et de convivialité montréalaise », assure le comité présidé par Mme Harel dans son document, daté de décembre 2022. « La langue commune, rassembleuse, est le véhicule qui permet les échanges entre les Montréalais et les Montréalaises, et qui attire des étrangers. »

« Une démarche importante »

En plus du changement de logo proposé, le comité de la Ville de Montréal sur la langue française recommande aussi de donner davantage de ressources à la commissaire chargée du même dossier à l’hôtel de ville, ainsi que de lancer des projets de promotion du français.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Louise Harel, présidente du comité sur la langue française de la Ville de Montréal

Mme Harel et ses collègues voudraient notamment que les services municipaux organisent « un rendez-vous des forces vives du milieu des affaires, de la culture et du tourisme de Montréal, afin de valoriser le français comme élément distinctif de notre économie ». « Cet évènement viendra appuyer la mise en valeur d’une identité typiquement montréalaise, reposant sur la valorisation de la langue française, l’accès à l’information et le réseautage », assurent-ils.

Le bureau du commissaire à la langue française de la Ville de Montréal est sans titulaire depuis la démission de Roseline Fréchette, l’automne dernier, après à peine un an en poste. Son mandat était pourtant prévu pour trois ans.

Ce service ne dispose pas des ressources nécessaires à son travail, laisse entendre le comité dans son rapport, qui recommande de « lui accorder l’appui nécessaire à la réalisation de ses projets ». « Le soutien au ou à la commissaire à la langue française lui permettra d’assumer pleinement son rôle en l’assistant d’une équipe opérationnelle possédant les compétences requises », indique le rapport.

En entrevue, Louise Harel indique que ces commentaires font notamment référence à l’importance de rattacher le poste de commissaire à la direction générale de la Ville – plutôt qu’à la direction de la culture – afin que son action touche toute la fonction publique. Un poste sera aussi accordé au prochain commissaire, a dit Mme Harel.

« C’est une démarche importante qui a été réalisée par le comité consultatif, présidé par Mme Harel, qui nous donne des pistes de solutions nécessaires pour renforcer le travail entamé afin d’accroître le rayonnement de la langue française à Montréal, a continué Dominique Ollivier dans sa déclaration écrite. Il nous permettra de pousser plus loin la préservation de ce patrimoine collectif, notre langue, qui nous définit, nous enrichit et qui participe à forger notre identité. »