La rénovation de l’hôtel de ville de Montréal atteindra finalement les 210 millions, a annoncé lundi après-midi l’administration Plante.

L’élue responsable du parc immobilier municipal, Émilie Thuillier, a assuré qu’il devrait s’agir de la dernière augmentation de budget pour finaliser ce projet de rénovation patrimonial qui connaît des dépassements de coûts et des délais importants depuis son lancement en 2019.

Le bâtiment devrait être livré à la fin de l’année 2023, avec plus d’un an de retard.

« Nous avons fait un budget modifié pour terminer les travaux, [avec] une augmentation de 28,5 millions », a-t-elle expliqué. Cette augmentation pousse les travaux de rénovation à 196,5 millions, somme à laquelle il faut ajouter des factures connexes de 14 millions pour l’ameublement, les systèmes internet, etc. « C’est vraiment le souhait de tout le monde de terminer les travaux avec ce budget-là. »

Mme Thuillier a fait valoir que la pandémie de COVID-19 avait eu des impacts importants sur le chantier et que des surprises ont forcé la tenue de travaux supplémentaires.

Les coûts de ce projet de rénovation ont explosé depuis sa présentation en 2017, alors qu’ils étaient estimés à 88 millions, avant d’augmenter à 116 millions en 2018. Puis, en mai dernier, de nouveaux dépassements de coûts l’amenaient à 168 millions, avant que s’y ajoutent du mobilier et des équipements technologiques, en août, pour un total de 182 millions.

« Ce projet est un exemple flagrant de la mauvaise gestion de l’administration qui dépense l’argent des contribuables comme s’il n’y avait pas de lendemain », a commenté le chef de l’opposition à l’hôtel de ville, Aref Salem. « L’administration Plante a menti aux Montréalais en leur assurant qu’il n’y aurait pas de nouveaux dépassements de coûts. »

« Un des plus vastes chantiers de restauration de l’histoire du Québec »

Juste avant l’annonce de Mme Thuillier, les médias ont pu visiter le chantier de restauration de l’hôtel de ville. Certaines pièces sont presque prêtes à accueillir leurs occupants, alors que d’autres nécessiteront encore des centaines d’heures de travail.

Le plus grand défi pour l’équipe qui œuvre sur place : dissimuler la nouvelle plomberie, le nouveau système de chauffage/climatisation et le nouveau réseau électrique derrière des éléments patrimoniaux à conserver à tout prix.

« C’est un des plus vastes chantiers de restauration de l’histoire du Québec », a assuré Menaud Lapointe, l’architecte chargé du projet. « C’est vraiment une immense campagne de travaux de restauration. »

M. Lapointe a indiqué que l’entrepreneur qui mène les travaux avait fait appel à une pléthore d’artisans spécialisés – forgerons, ébénistes, plâtriers, spécialiste des dorures ou du vitrail – afin de se rapprocher le plus possible du décor tel que les Montréalais pouvaient l’admirer en 1926.

L’architecte a expliqué que le projet consistait notamment à retirer les couches successives de peinture, de plancher ou même de plafonds (!) qui s’étaient accumulées au fil des travaux effectués à l’hôtel de ville pendant son premier siècle d’existence.

L’hôtel de ville de Montréal a été reconstruit en 1926 après un incendie majeur survenu quelques années auparavant.

Avec la collaboration d’Isabelle Ducas, La Presse