La Ville de Montréal favorise de plus en plus le végétarisme lorsqu’elle organise des évènements et incite ceux qui gèrent des espaces de restauration dans ses installations, notamment dans les grands parcs, à offrir plus de produits à base de plantes.

Le but de ce virage : remplacer les protéines alimentaires pour réduire l’empreinte carbone de la Ville.

Ainsi, Montréal s’engage à proposer un minimum de 75 % d’offre végétarienne lors des évènements qu’elle organise, à favoriser ce type de produits dans les concessions qui vendent de la nourriture dans les installations municipales et à inciter sa population à augmenter sa consommation d’aliments d’origine végétale.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’adhésion de Montréal à la déclaration « The Good Food Cities », relative aux bonnes pratiques alimentaires du C40, un réseau mondial de maires qui veulent agir de façon urgente contre la crise climatique.

Évolution des goûts

Instaurer de tels changements peut représenter un défi, admet la responsable de l’environnement au comité exécutif, Marie-Andrée Mauger. « Quand on propose des boîtes à lunch, c’est vrai que les options avec viande partent plus vite que les végétariennes, observe-t-elle. Mais ça évolue rapidement et il y a maintenant des offres végétariennes très “gourmet”. Ça donne aux gens la possibilité de goûter de nouvelles choses et de découvrir que c’est bon. »

Les comptoirs alimentaires du Biodôme, du Planétarium et du Jardin botanique offrent un menu 100 % végétarien. Lors du renouvellement des contrats des concessions alimentaires dans d’autres installations ou parc municipaux, la Ville leur demandera d’accroître leur offre végétarienne, indique Mme Mauger.

Environ 5 % de la population montréalaise est végétarienne et 22 % des gens consomment moins de viande depuis le début de la pandémie, selon le Conseil du système alimentaire montréalais, un organisme qui fait la promotion d’une alimentation saine, diversifiée, de proximité, abordable et durable.

Un sondage Léger mené pour le compte du conseil en 2021 indique que ceux qui consomment moins de viande le font d’abord pour des raisons de santé (45 %), pour des raisons écologiques (36 %), par souci du bien-être animal (29 %), parce que le prix de la viande a augmenté (27 %) et parce que la viande coûte plus cher que les autres protéines (22 %).

Appui de la Ville

Anne Marie Aubert, coordonnatrice du conseil, voit d’un œil positif la volonté de la Ville de Montréal d’encourager l’alimentation végétarienne. Elle souhaite toutefois que les autorités municipales aident les gestionnaires de concessions alimentaires à trouver des produits végétariens adéquats.

« On l’a vu quand la Ville a annoncé le retrait progressif des boissons sucrées de ses installations, les responsables ne savaient pas toujours quels étaient les bons produits de rechange », rappelle-t-elle.

Elle espère aussi que l’initiative municipale s’accompagnera d’une campagne de communication pour informer la population des raisons de ce changement dans l’offre alimentaire.

D’autres activités destinées à promouvoir l’alimentation végétarienne sont aussi appuyées par la Ville, comme le Défi GEStes, qui invite les jeunes de 13 à 17 ans à réduire leur consommation de protéines animales pour réduire leur empreinte carbone. La deuxième édition de ce défi est déjà entamée et comprend des ateliers en classe en plus d’une application mobile.

En savoir plus
  • 5 %
    Proportion de végétariens à Montréal
    Source : Conseil du système alimentaire montréalais, sondage 2021
    22 %
    Proportion de la population qui a réduit sa consommation de viande pendant la pandémie
    Source : Conseil du système alimentaire montréalais, sondage 2021