La Ville de Montréal peine à garder ses informaticiens, dont l’expertise est fortement demandée dans le marché de l’emploi. Plus de 80 postes sont vacants dans le service des technologies de l’information, qui n’arrive pas à les pourvoir parce que les embauches suffisent tout juste à remplacer les départs.

« Chaque année, on recrute environ 100 personnes, mais il y en a 100 qui prennent leur retraite, qui changent de poste, qui bougent, donc on ne réussit jamais [à pourvoir les postes vacants]. On passe des centaines d’entrevues avant de recruter une personne. Parfois, on n’a même pas le temps de faire une offre à un candidat qu’il a accepté un emploi ailleurs », a expliqué le directeur du service, Richard Grenier, devant la Commission sur les finances et l’administration de la Ville, au début de décembre.

« Le marché est complètement fou. Pour vous donner un exemple, 66 % des candidats qui recherchent un emploi en informatique ont au moins trois offres. Nos meilleurs sont constamment sollicités par le marché. »

L’administration municipale est désavantagée parce qu’elle doit respecter des règles plus strictes pour les embauches.

« On a tenté de couper des étapes dans ce processus pour l’accélérer au maximum, mais c’est un défi pour les gestionnaires, qui doivent gérer ces processus d’embauche en plus de leur tâche habituelle », a souligné M. Grenier.

Campagne de recrutement

Une campagne de recrutement est en préparation pour 2023. Mais en attendant, on mise sur un meilleur accueil des nouveaux employés, des activités de reconnaissance, une amélioration des horaires et des primes de recrutement pour les employés qui recommandent de nouveaux candidats.

Le service des technologies de l’information a révélé qu’il y avait eu plusieurs tentatives de cyberattaques contre les différents systèmes de la Ville en 2022, mais que leurs mesures de protection se sont avérées efficaces. En décembre 2021, la Ville de Montréal avait suspendu temporairement, de façon préventive, certains de ses services numériques afin de prévenir une cyberattaque, « en raison d’une découverte de vulnérabilité majeure, devenant une menace globale au niveau mondial. De manière préventive, la Ville a arrêté ses services pour une durée moyenne de 7 jours, dépendamment des services », indique-t-on.

Explosion du nombre de bornes WiFi

Par ailleurs, le service des technologies de l’information a travaillé en 2022 à l’ajout d’une centaine de bornes WiFi publiques sur le territoire de la ville, qui en compte dorénavant 4600.

Il y a eu un bond spectaculaire du nombre d’accès WiFi publics au cours des dernières années, puisque le nombre de bornes était de seulement 825 il y a cinq ans.

Le service des technologies de l’information indique que le déploiement du service MTLWiFi vise notamment à réduire la « fracture numérique » et à favoriser le développement économique. « Le fait qu’un lieu d’implantation soit dans un quartier défavorisé est pris en considération dans la priorisation des demandes », explique la Ville, dans une réponse écrite.