Le maire de Laval soufflera la première bougie de son mandat en inaugurant le chantier d’une usine pharmaceutique avec Justin Trudeau, ce lundi, un projet à son avis emblématique de son leadership.

Investissements privés, refonte du code d’urbanisme et sommet sur l’habitation : Stéphane Boyer est « très satisfait » de ses 12 premiers mois à la tête de la troisième ville du Québec. Une année toutefois assombrie par des drames et des flambées de violence.

« Je souhaitais, en me lançant à la mairie, que Laval rayonne davantage », a dit M. Boyer, en entrevue téléphonique. « C’est une question de fierté des citoyens, d’être fier d’être lavallois. Beaucoup de chemin reste à faire, mais ç’a été une belle année en ce sens-là. »

En plus de l’arrivée de Moderna, qui fabriquera à Laval des millions de doses de vaccin, M. Boyer souligne le retour des investissements privés à leur niveau prépandémique, ainsi qu’un projet d’immense « Cité du cinéma » dans l’est de l’île Jésus. « Ça fait deux années de suite que Laval a la plus grande croissance du PIB au Québec, a dit M. Boyer. Il y a vraiment une belle effervescence. »

Des épisodes violents assombrissent le tableau

Ce sont toutefois les évènements violents qui ont fait couler davantage d’encre, au printemps et à l’été. Mai, juin, juillet, août, octobre : presque chaque mois a connu sa fusillade mortelle — parfois au milieu du public — à Laval pendant cette période. À ce triste bilan, il faut ajouter deux drames familiaux dans lesquels trois enfants ont été tués.

C’est un dossier « qui a retenu beaucoup l’attention dans la dernière année, a-t-il dit. Ça me préoccupe. Il y a eu beaucoup d’investissements à l’automne et à l’hiver », précise-t-il.

La police a indiqué cet été qu’il y avait eu une diminution de 52 % des incidents avec les armes à feu. Donc ça commence à porter ses fruits, mais je ne veux pas tenir ça pour acquis. On n’est pas à l’abri d’autres incidents.

Stéphane Boyer, maire de Laval

« Il faut régler ce problème-là, a-t-il ajouté. Ce n’est pas quelque chose qu’on veut pour notre ville. »

Serait-ce la rançon de la transformation progressive de Laval de ville-dortoir à grande ville, l’envers sombre de la médaille du développement économique ? « Non, a-t-il tranché. Ce sont deux phénomènes assez distincts. C’est sûr que lorsqu’on est une plus grande ville, il se passe plus de choses, mais il ne faut pas faire une adéquation directe entre les deux. »

Un urbanisme qui entre dans la modernité

Pour le reste de son mandat, M. Boyer entend continuer à « dépoussiérer » les façons dont Laval développe son territoire.

Son administration a fait adopter un nouveau code d’urbanisme l’été dernier, qui augmente les hauteurs maximales de construction au centre-ville et protège de façon plus stricte les aires boisées.

Il a été adopté dans la division, l’opposition à l’hôtel de ville dénonçant un processus trop expéditif.

« Laval entre, à mon avis, dans la modernité, 2022 est peut-être l’année qui aura marqué un passage vers une nouvelle façon de développer la ville. […] Sous l’ère Vaillancourt, la Ville avait été figée dans ses façons de faire. Tout ça a été dépoussiéré dans les dernières années. »

Le maire lui-même a publié, cet automne, un livre dans lequel il promeut les « quartiers sans voiture ». Ces idées pourront être appliquées dans le cadre du redéveloppement des grands centres commerciaux installés au cœur de Laval, a dit M. Boyer. « Je crois qu’on pourrait voir quand même assez rapidement de grandes transformations. »