Un groupe militant pour le transport collectif sur la Rive-Sud sonne l’alarme : à trois jours de la fermeture partielle dans le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, il faut rapidement ramener le coût unitaire au métro de Longueuil à 3,50 $, comme c’est le cas dans l’île de Montréal.

« La tarification distincte au métro à Longueuil décourage les usagers occasionnels qui veulent utiliser le transport collectif », déplore Jean-Michel Laliberté, porte-parole de l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS), qui critique depuis des mois déjà les nouveaux « tarifs métropolitains » mis en place dans le Grand Montréal au début du mois de juillet.

Dès la présentation de ces nouveaux « tarifs métropolitains » – réunissant le métro, les autobus et le futur Réseau express métropolitain (REM) –, de nombreux usagers des banlieues nord et sud avaient dénoncé devoir débourser 5,25 $ pour un titre unitaire, contre 3,50 $ par le passé.

À la fin du mois d’août, deux mois après l’entrée en vigueur de sa nouvelle grille tarifaire, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) s’était ajustée une première fois, faisant passer le titre de 5,25 $ à 4,50 $ dans les banlieues nord et sud.

Selon l’Autorité, cet ajustement « permettra une transition graduelle vers le plein tarif, en 2025 » – au moment où le REM devrait être pratiquement achevé –, en réduisant « l’écart tarifaire avec les anciens titres unitaires donnant accès aux services de métro à Laval et Longueuil ». « Cela offre également une réduction encore plus importante aux usagers occasionnels qui devaient acheter plusieurs titres pour un seul déplacement avant juillet 2022 », a signalé l’organisme.

« Signal contradictoire »

Or, « ce coût demeure encore plus élevé qu’à Montréal, où un usager peut se déplacer sur l’ensemble de l’île pour 3,50 $ », déplore l’ATCRS. « Les autorités publiques envoient un signal contradictoire en offrant des navettes gratuites vers le métro Radisson, mais en maintenant une hausse tarifaire pour les usagers du métro à Longueuil », fustige en ce sens M. Laliberté.

Il rappelle aussi que la fermeture de voies dans le tunnel aura un impact majeur sur l’achalandage au pont Jacques-Cartier, « une infrastructure parallèle à la ligne jaune du métro ».

De surcroît, dit le porte-parole, les nouvelles cartes OPUS que doivent se procurer les usagers pour acquérir des « titres métropolitains » ne font rien pour aider. « Les files au métro Longueuil sont interminables depuis la refonte. Les gens tentent d’acheter des billets de métro avec leur carte OPUS habituelle et ils n’y arrivent plus. La STM a même installé des affiches aux billetteries exhortant à la patience. On est loin d’inciter les gens à utiliser le service », regrette-t-il encore.

Joint par courriel, le porte-parole de l’ARTM, Simon Charbonneau, a rétorqué vendredi que la refonte tarifaire est « à l’avantage de la très large majorité des usagers occasionnels, ces titres mettent fin à la double tarification historique des déplacements entre les zones A et B ».

« Les principes de la refonte et la tarification zonale ont fait l’objet de concertation et de consultations avec plus de 4000 intervenants pendant plus de deux ans. […] Ces principes sont là » pour rester de bon, soutient-il.

« Nous rappelons qu’il a été convenu avec les partenaires financiers, à savoir les municipalités et le gouvernement, que l’ensemble des usagers du transport collectif contribue à hauteur de 30 % des coûts des services qu’ils utilisent. Ce taux est plutôt de l’ordre de 15 à 20 % en temps de pandémie. Il s’agit donc d’un service largement subventionné », conclut M. Charbonneau.